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Colloque d'Alger sur Frantz Fanon aujourd'hui: l''uvre de Fanon, entre réflexion et interrogations


Le colloque de deux jours sur l'oeuvre de Frantz Fanon, militant anticolonialiste et partisan de l'indépendance de l'Algérie, ouvert mardi à Alger, a réuni plusieurs participants autour de «l'actualité» et la «pertinence» de sa pensée dans le monde d'aujourd'hui.
Des universitaires, chercheurs, psychiatres, algériens et étrangers, ayant pris part à ce colloque, tenu à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de la mort Frantz Fanon, étaient unanimes à affirmer que les aspects soulevés par Fanon lui-même, notamment dans le livre «Les damnés de la terre», restent encore d'actualité dans un monde qui a profondément changé, sans pour autant étayer leurs propos par des exemples vivants.
Ils ont toutefois estimé que le colonialisme subsistait sous d'autres formes, que l'indépendance ne signifiait pas la fin du processus de libération, et c'est pourquoi il demeure nécessaire de se référer aux écrits de Fanon, l'homme, à la fois militant politique, thérapeute engagé et intellectuel solidaire avec les peuples opprimés, pour pouvoir comprendre la relation colonisateur-colonisé d'hier et d'aujourd'hui.
Olivier Fanon, fils de Frantz Fanon, a bien relevé que le message révolutionnaire et engagé qu'à voulu transmettre son père, à travers son oeuvre, était toujours d'actualité et devrait avoir un écho incommensurable dans les luttes que vit le monde d'aujourd'hui même si beaucoup de pays se sont libérés du joug colonial.
Sa fille Mireille, présidente de la Fondation Frantz-Fanon, partage haut et fort cet avis car, selon elle, les éléments constitutifs de la domination des peuples tels que présentés et expliqués dans l'oeuvre de son père, il y a plus d'un demi siècle, sont «encore extrêmement présents» aujourd'hui, même si la domination a changé de nature.
Pour elle, la pensée «fanonienne» sur la colonisation et l'aliénation et qui s'adresse à tous les peuples sous domination quelle que soit la nature de celle-ci, est encore «vivante» et «pertinente».
Elle estime aussi, que le monde actuel est caractérisé par toutes sortes de domination, économique, politique, sociale et religieuse.
A propos de la Fondation Frantz-Fanon qu'elle préside depuis 2007, une organisation «positionnée en réseaux (Antilles, Etats-Unis, Amérique latine, France-Europe, Moyen-Orient, Afrique de l'Ouest et Afrique de l'Est, Asie), oeuvrant à perpétuer l''uvre et la pensée de Frantz Fanon dans le monde», la fille de l'auteur de «Peau noir, masques blancs» a exprimé son souhait de voir se créer un réseau en Algérie ou au Maghreb.
Même la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a affirmé dans une allocution d'ouverture du colloque que la pensée de Fanon était «d'une actualité brûlante», préférant cependant se limiter à l'exemple palestinien.
Par ailleurs, la ministre a recommandé au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), d'enregistrer, «par souci de mémoire », des témoignages audiovisuels de personnalités ayant connu et côtoyé Frantz Fanon, pour les mettre au service des chercheurs et universitaires.
Mais le colloque d'Alger sur Frantz Fanon s'est terminé sur un goût d'inachevé, la question de l'actualité de la pensée de Fanon et sa place dans le monde d'aujourd'hui étant restée en suspens.
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