Collo (Skikda) : Démission collective des sages-femmes

Quatorze sages-femmes sur les dix-neuf que compte la maternité de Collo, à l'ouest de Skikda, ont déposé, mercredi dernier, une démission collective au niveau de la direction de l'Etablissement public hospitalier de Collo (EPH).L'information a d'ailleurs été confirmée par un communiqué rendu public dans lequel les 14 démissionnaires expliquent les motifs les ayant poussés à déposer leurs blouses, en insistant surtout sur le manque de sages-femmes, qui ne permet pas d'assurer une bonne prise en charge des gestantes.
Exprimant également leur insatisfaction quant à la non-prise en charge des revendications émises pour l'amélioration de leurs conditions de travail, les sages-femmes jugent qu'il leur est désormais impossible «de continuer notre travail dans des conditions lamentables et dans des conditions pouvant se répercuter sur la santé des gestantes et de leurs bébés», lit-on dans le communiqué.
Par ailleurs, et selon des membres du personnel paramédical de l'EPH de Collo, il arrive parfois que la prise en charge des évacuations soit assuré par une seule sage-femme. Ces sources attestent que la maternité de Collo vit une impressionnante demande puisqu'elle dessert les besoins de cinq daïras du massif de Collo, alors qu'elle ne dispose même pas d'un gynécologue.
«Pour les césariennes, l'EPH fait appel au privé et aux chirurgiens pour tenter de répondre aux demandes urgentes des parturientes, dont une grande partie vient des maternités des zones rurales. Cette demande pressante est devenue une grande charge pour les sages-femmes qui la subissent malgré elles», témoigne-t-on.
D'autres sources rapportent que cette situation s'est nettement aggravée depuis le départ en congé, «soit pour des congés de maternité ou pour d'autres considérations, de 9 sages-femmes, ce qui a réduit considérablement leur nombre au service dont les gardes sont des fois assurées par deux sages-femmes seulement, qui, avec toute leur bonne volonté, ne peuvent assurer leur rôle de façon convenable.
La direction a tenté d'y remédier en renforçant le service avec 3 sages-femmes travaillant dans des zones rurales, mais cela reste encore insuffisant» concluent ces mêmes sources.