Collectivités locales : Conflit à l'APC de Relizane

Latente depuis un certain temps, l'incohérence entre les membres de l'Assemblée populaire communale de Relizane a finalement éclaté au grand jour. En effet, une atmosphère tendue, voire électrique, a caractérisé la dernière séance de délibérations, où était prévue la redistribution des tâches, qui est le point le discorde.D'ailleurs, les détracteurs sont vite entrés dans le vif du sujet et ont failli, selon des témoins, lyncher le maire, qui n'a dû son salut qu'à l'intervention des policiers. Il a fallu l'intervention du chef de daïra pour apaiser les esprits. En effet, le torchon brûlait entre le maire et le groupe de dissidents, depuis que ces derniers ont soulevé à Mme le wali un rapport détaillé sur de supposés dépassements. Dans leur rapport établi sur plusieurs pages, les dissidents ont révélé des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics, des cas de faux et d'usage de faux, la mauvaise gestion et l'abus de pouvoir, les combines dans les conventions et les marchés publics.
En détail, ils citeront, entre autres, l'affaire des buses PVC de 400 mm de diamètre, marché supposé conclu, alors que le produit n'a jamais atterri dans le parc, le bradage du marché couvert de Bormadia au profit d'une personne de son entourage, le marché d'achat de lampes LED où le fournisseur retenu a facturé l'unité à 43 000 DA, alors qu'elle ne dépasse pas les 12 000 DA. D'autres marchés d'approvisionnement en pneus et pièces détachées, entachés d'irrégularités sont aussi cités. Selon les élus, ces marchés ont été scellés, mais les produits n'ont jamais retrouvé le sol du parc.
Cela dit, les détracteurs réclament l'ouverture d'une enquête approfondie sur ce qu'ils ont qualifié d'«actes de sabotage». Dans un autre volet, une des élus n'a pas hésité à saisir la justice pour une affaire de harcèlement sexuel. «Il me harcelait, il me contactait tard dans la nuit et me demandait de mettre la caméra», a-t-elle affirmé en ajoutant : «Il m'est devenu difficile de travailler avec lui.»
De son côté, le maire, d'obédience FLN, a rejeté en bloc ces accusations qu'il qualifie de «pure fabulation». «C'est surtout mon intransigeance dans le travail, et surtout ma transparence dans le traitement des affaires de la commune, qui les gênent», a-t-il dit, en ajoutant : «Moi, je suis prêt pour toute opération de clarification concernant les affaires qu'ils trouvent douteuses mais je ne manquerai pas aussi de déposer une plainte contre eux pour les accusations diffamatoires qu'ils ont colportées contre ma personne.»