Algérie

Collectivités locales



97% des effectifs n’ont pas de diplômes Seulement 3% des effectifs des collectivités locales sont issus des universités algériennes, avec un diplôme ayant un lien ou non avec leurs fonctions dans ces institutions de base, selon une étude du ministère de l’Intérieur. Le même document fait ressor-tir que plus de 35% des effec- tifs ont une formation ne dépassant pas le primaire, le reste des employés a un niveau de scolarité allant du moyen au secondaire. Cette étude n’évoque pas, du moins à notre connaissance, les formations spécifiques ou cycliques dispensées par le ministère de tutelle, mais renseigne sur le retard en la matière quant au niveau de la formation, aussi bien de l’encadrement que des agents de maîtrise et d’exécution. Le peu d’universitaires que recèlent les collectivités locales occupent surtout des postes de secrétariat général ou l’équivalent. C’est avec ce handicap de taille que le département de Yazid Zerhouni vient de lancer son programme visant à relever le niveau de rendement des collectivités locales. Hier, le coup d’envoi a été donné, par le ministre de l’Intérieur, pour une formation en gestion locale de 1.541 présidents d’APC, à l’Ecole nationale d’administration (ENA). La formation, dont l’objectif est de permettre aux présidents d’APC d’acquérir des connaissances liées à la gestion locale, s’inscrit officiellement dans la démarche de la modernisation de l’administration territoriale. Elle vise aussi à évaluer le niveau des compétences des nouveaux élus qui auront à administrer les assemblées locales durant les cinq années à venir. Cela, d’autant que le gouvernement s’apprête à modifier le code communal, et ce, dans un sens pas forcément conforme au récent débat sur les prérogatives des élus locaux. Un signal qui ne trompe pas: à peine les nouvelles assemblées installées, dont certaines étaient encore en ballottage ou en tractations pour la désignation de leur président, que le gouvernement a ouvert, début décembre, le dossier non pas des nouveaux codes tant attendus, mais tout simplement de la réforme de la finance et de la fiscalité locales. Il n’est encore question que de prendre en charge les insuffisances constatées dans les finances locales pour permettre aux collectivités locales de s’impliquer dans le développement. On parle aussi de clarification des missions, de compétences et de responsabilités entre l’Etat et les collectivités territoriales et entre les collectivités locales elles-mêmes (wilaya et commune) «dans le respect du principe fondamental de la décentralisation progressive». Mais n’est-ce pas que cela devait être le contenu même de l’amendement des codes communal et de wilaya? Peut-être. En tout cas, si d’aventure les élus voyaient leurs prérogatives renforcées, cela ne se fera pas comme ils le souhaitent eux-mêmes. Les grandes décisions à prendre sont désormais contenues et balisées par cette réforme désormais initiée des finances et de la fiscalité locales que les secrétaires généraux, déjà bien puissants, n’ont plus qu’à mettre en musique. Car ce nouveau système codifie tout ou presque: les ressources affectées aux collectivités locales, la répartition de la fiscalité entre l’Etat et les collectivités locales ainsi que les dispositifs de maîtrise de leurs ressources financières, patrimoniales et fiscales. Amine B.


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