Suite à l'avancée de l'Etat français sur la reconnaissance de l'assassinat de Maurice Audin, le collectif Secret Défense, qui regroupe des associations qui ?uvrent à la vérité sur quatorze affaires d'Etat, a pris acte dans un communiqué publié lundi dernier de «la décision du chef de l'Etat au nom de la République, ce 13 septembre, de reconnaître que ce mathématicien a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par les militaires français l'ayant arrêté, contrairement à la version officielle qui a perduré pendant plus de 60 ans».Pour le collectif, «ce geste humain et politique majeur ne peut que réjouir tous ceux qui, victimes dans des affaires où les services de l'Etat sont impliqués, luttent avec obstination, à l'image de Josette Audin, pour connaître la vérité et obtenir justice». Pour le collectif, ce premier pas en appelle d'autres : «C'est le même souci de vérité qui anime les familles, les historiens et les chercheurs dans l'ensemble des 14 affaires regroupées par le collectif, non élucidées, car entravées par des mensonges d'Etat, et dans lesquelles l'Etat français se retranche derrière le secret-défense protégeant la raison d'Etat et les intérêts supérieurs de la nation, sans qu'aucun contrôle de leur réalité n'existe.» Le collectif demande la «déclassification de documents pertinents» et «l'ouverture à la consultation de toutes les archives déterminantes».
Pour l'instant, cependant, malgré les propos du président Macron, le collectif regrette «la fin de non-recevoir apportée à nos demandes, alors que la cohérence voudrait que le chef de l'Etat porte à l'ensemble des quatorze affaires du collectif le même souci de vérité».
Parmi les quatorze affaires, trois concernent l'Algérie : les massacres d'Algériens à Sétif le 8 mai 1945, et à Paris le 17 octobre 1961, et la disparition de l'universitaire Maurice Audin en Algérie le 11 juin 1957. Les autres ont trait au massacre des tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944 ; l'assassinat du militant internationaliste Henri Curiel à Paris, le 4 mai 1978 ; l'enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka à Paris, le 29 octobre 1965 ; le crash de la Caravelle Ajaccio-Nice, le 11 septembre 1968 ; l'assassinat de Robert Boulin, ministre en exercice, nuit du 29 au 30 octobre 1979 ; la destruction en vol au-dessus d'Ustica, en Italie, d'un avion de ligne, le 27 juin 1980 ; l'assassinat de Thomas Sankara, président du Burkina Faso, et de ses compagnons, le 15 octobre 1987 ; l'explosion de la Maison des Têtes de Toulon, le 15 février 1989 ; le rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 ; l'assassinat du magistrat Bernard Borrel à Djibouti ; le naufrage du chalutier breton Bugaled Breizh, le 15 janvier 2004 et l'enlèvement et l'assassinat au Mali des envoyés spéciaux de Radio France Internationale (RFI).Walid Mebarek
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Posté Le : 06/10/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com