Retour à la collecte des ordures la nuit. C'est le nouveau plan qui sera
appliqué prochainement dans l'espoir de voir la ville propre le matin. Les
images désolantes des sacs d'ordures éventrés et entassés dans chaque coin de
rue, souvent à longueur de journée, et le manque d'hygiène devenu un vécu
quotidien, ont incité les responsables de la wilaya à prendre d'autres mesures
pour lutter contre la saleté.
«Contre ce phénomène, il faut
agir avec tous les moyens humains et matériels». C'est le discours développé
par le wali d'Oran dernièrement. Le premier responsable de l'exécutif a tenté
de provoquer une révolution dans les mentalités, qui incombent souvent le
problème d'hygiène au manque de civisme des citoyens. Idée préconçue pour fuir
les responsabilités ou une réalité qui a épuisé tous les efforts et les
énergies ? La question de l'hygiène reste la bête noire qui a encore de beaux
jours devant elle. Tant entre la production des déchets, sa collecte et son
traitement, aucune coordination n'existe encore ou n'est clairement définie.
Pour le wali, il faut cesser de
toujours interpréter le manque d'hygiène par le manque de civisme des citoyens.
«Ce comportement doit être pris à la charge des responsables de la wilaya.
Pourquoi ? Cet argument est justifié par les défaillances constatées dans la
collecte des ordures. Si à 10h30 du matin, les ordures ne sont pas encore
ramassées, elles resteront éparpillées sur le sol jusqu'à midi. Tout doit donc
se faire la nuit : la pré-collecte, le balayage, l'après-balayage et la
collecte», a lancé le premier responsable de l'exécutif aux directeurs de
wilaya.
Les moyens humains existent-ils
pour toutes les opérations de nettoiement ? La réponse est affirmative pour le
wali, qui n'a pas hésité, au passage, à critiquer le travail accompli jusque-là
par les nouvelles recrues des différents dispositifs d'emploi de jeunes. 2.000
postes d'emploi dans le cadre du DAIP (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle),
plus celles recrutées dans le cadre du TUP-HIMO ne semblent pas contribuer
efficacement dans cette opération. «On les voit dispersés dans les quartiers,
mais ils ne font pas leur travail. Il n y a pas de contrôle. Pourtant, ces
jeunes touchent des salaires !», a-t-il commenté. Il ouvrira aussi une
parenthèse sur le travail des balayeurs, responsables pourtant de balayer dans
les quartiers et de jeter les ordures dans leur matériel conçu à cet effet.
«Ces balayeurs jettent les ordures dans les avaloirs. Il suffit d'une petite
pluie et c'est l'inondation». A propos des avaloirs, il demande aux services
concernés de procéder au curage avant l'automne. Abordant le rôle des APC dans
l'hygiène de la ville, le même responsable estime que toutes les directions
sont concernées par cette mission car «il ne faut pas s'attendre à ce que le
citoyen nettoie».
Un paradoxe : les branchements
illicites de l'électricité ne sont plus une pratique propre aux citoyens,
puisque même les APC s'y mettent. C'est ce qu'a révélé le wali, en soulignant
que la Sonelgaz a signalé des cas avérés. «Une situation incompréhensible»,
dira le wali. «Cela est strictement interdit aux institutions de l'Etat, même
sous l'effet de la pression. Il ne devrait pas y avoir un contentieux entre les
organismes publics et les organismes de l'Etat».
L'autre fait aussi étonnant est
le découpage administratif actuel qui est devenu un argument solide pour les
responsables de la ville en cas de panne ou de problème dans un quartier. «On
ne peut pas intervenir, cela ne relève pas de notre circonscription», se
jettent ainsi la balle les différentes administrations. Entre un trottoir et un
autre, dans une même rue, l'un appartient à la commune d'Oran et l'autre à la
commune de Bir El-Djir. Entre Haï Sabah et Haï Yasmine, deux cités mitoyennes,
il faut savoir quelle unité de Sonelgaz appeler en cas de panne ou de coupure
d'électricité, souligne-t-il.
Par ailleurs, une grande
opération d'amélioration de l'éclairage public sera menée cette année, a affirmé
le wali, qui a considéré qu'«Oran est éclairée comme un douar». Les rues Larbi
Ben M'hidi, Khemisti, Mostaganem seront concernées par cette opération. La
wilaya d'Oran compte construire ses propres postes, 53 au total, pour donner
plus de lumière à la ville. Sur ce point, le wali a instruit les APC pour la
mobilisation des agents de nuit qui devront intervenir en cas de panne.
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Posté Le : 06/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : B Mokhtaria
Source : www.lequotidien-oran.com