Algérie

Colère présidentielle



Colère présidentielle
Le président Bouteflika, visiblement agacé au plus haut point par une lourde faute qu' aurait commise Abdelaziz Belkhadem, a débarqué samedi ce dernier de manière un peu trop cavalière de son poste de ministre d'Etat et conseiller, en attendant une hypothétique radiation du FLN qu'Amar Saâdani est chargé de mettre à exécution. Une double peine qui s'apparente à une mise à mort de celui qui se prévalait, il n'y a pas encore si longtemps, de sa proximité avec le chef de l'Etat qui, dit-on, avait son oreille. Que s'est-il réellement passé entre les deux hommes ' Mystère et boule de gomme. Difficile de faire la part des choses entre spéculations et confidences susurrées sous le courageux sceau de l'anonymat. Pour autant, pourrait-on inférer que Belkhadem est déjà enterré ' Bien malin qui pourrait répondre de façon tranchée à cette question, pour au moins deux raisons.D'abord, la politique est l'art du possible, comme on dit. Mais il faut surtout compter avec la capacité de l'homme à rebondir. Car Belkhadem, c'est un vieux loup de mer qui a traversé bien des tempêtes. Il est capable de retourner la situation en sa faveur maintenant qu'il a retrouvé sa liberté de man?uvre. Comment ' Par exemple, en jouant à fond la carte de la victimisation. Se mettre, en effet, dans la peau d'une victime expiatoire de la colère du Président est de nature à lui valoir bien des empathies. Tant au sein du FLN, notamment ceux qui n'ont rien pu gratter avec Bouteflika, que chez une frange d'islamistes qui se reconnaissent dans son collier de barbe et sa gandoura des jours de prière.Tout ce beau monde représente un potentiel considérable qui pourrait, le moment venu, se transformer en vivier base électorale. Quant à la logistique et au nerf de la guerre, il pourrait compter sur la générosité des hommes d'affaires qu'il avait rabattus au FLN quand il était encore aux commandes et dans les bonnes grâces du Président.En fait, les deux conditions requises pour se poser en alternative politique, en prévision de la prochaine présidentielle de 2019, voire avant au cas où... Mais, même avec ces deux conditions requises, il n'est pas dit que le rêve présidentiel de Belkhadem aboutira, si en haut lieu on a bien décidé de lui faire la peau. En effet, sa candidature pourrait être torpillée à la faveur d'un petit dossier qu'on voudra bien sortir. Et, comme tous les personnages du système, Belkhadem doit traîner quelques petites casseroles.NomAdresse email




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