«Il y a des directeurs au niveau de certaines wilayas qui se comportent en véritables pachas», a déclaré hier le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nordine Moussa.
Intervenant à l'occasion d'une rencontre qui a regroupé les DLEP et les directeurs d'OPGI au ministère de l'Habitat, Nordine Moussa n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour avertir solennellement les directeurs en question qu'il engagerait contre eux des sanctions s'ils persistent dans leur comportement.
A l'origine de la colère du ministre, des doléances d'entrepreneurs et de bureaux d'études transmises à son département, se plaignant d'agissements de certains directeurs du logement et des équipements publics (DLEP) et directeurs d'OPGI qui auraient refusé de les recevoir pour discuter de problèmes liés aux chantiers de construction de logements lancés dans le cadre du programme quinquennal. Dans la salle de réunion où a eu lieu la rencontre, personne ne s'attendait à une telle réaction du ministre. Ce dernier parlait sereinement du programme de réalisation du million de logements, quand soudain il pique une colère en pointant du doigt une «minorité» de directeurs qui se prennent pour des «pachas» dans leurs bureaux.
«Il faut ouvrir les canaux de communication», lance le ministre à l'adresse des directeurs de wilayas non sans préciser qu'une telle situation est intolérable pour ce qu'elle représente de préjudiciable dans l'achèvement dans les délais de tous les programmes. «Nous sommes à la disposition des opérateurs et nous ne pouvons pas réaliser les programmes sans eux», ajoute encore le ministre qui conseille à ses directeurs de mettre en place des cellules pour se réunir tous les dix jours avec les entrepreneurs et autres bureaux d'études pour «discuter et lever les contraintes» qui apparaissent à travers les chantiers de construction. Nordine Moussa qui fera savoir que l'entrepreneur quand il soumet des problèmes n'a pas forcement raison, a exhorté les directeurs locaux à rester à l'écoute de ces opérateurs qui sont partie prenante dans l'immense chantier lancé par le chef de l'Etat. Un chantier, rappelle le ministre, qui est arrivé à la croisée des chemins cette année.
Le ministre de l'Habitat a tenu également à rappeler toutes les dispositions prises par le gouvernement, notamment l'introduction d'une clause de révision des prix dans les marchés contractés par les entreprises pour faire face aux «fluctuations» du marché des matériaux de construction. Tout comme les indices des prix pour le semestre 2008, sans cesse revendiqués par les entrepreneurs du bâtiment, seront publiés dans le Journal officiel avant la fin de ce mois de juillet, a fait savoir le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme qui affirme que toutes les conditions sont réunies aujourd'hui pour être au rendez-vous de 2009. Parmi les mesures d'incitation prises par le gouvernement, le ministre citera également la cession du terrain à moins de 30.000 DA le m² ainsi que l'exonération des promoteurs immobiliers de l'IBS dans le cas où le projet est finalisé dans les délais.
Par ailleurs, le directeur des programmes du ministère de l'Habitat a fait état lors de la présentation du bilan des réalisations au 1er semestre 2008, d'un montant de 72,65 milliards de DA de consommation financière en ce qui concerne les programmes de construction de type public locatif, logement rural et location-vente.
Quelque 583.888 logements ont été livrés de janvier 2005 au 30 juin 2008, ajoute encore ce responsable en poursuivant que 542.075 autres logements, toutes formules confondues, sont en cours de réalisation alors que 342.880 attendent toujours d'être lancés. Concernant les logements inscrits et qui n'ont pas été entamés, le ministre a déclaré en marge du regroupement des DLEP et directeurs d'OPGI que certaines wilayas sont affectées plus que d'autres. Moussa citera notamment les wilayas de Saïda et d'El-Bayadh qui trouvent de la peine à lancer leurs programmes, faute d'entreprises.
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Posté Le : 17/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com