Algérie

Colère des professionnels de la santé publique



Une vingtaine de travailleurs, pour la plupart des cadres syndicalistes du Conseil national de la santé publique (CNSP) ' affilié au Snapap ', ont observé, hier, devant leur tutelle, un sit-in pour exiger la réhabilitation de leurs revendications qui n'ont, jusque-là, pas reçu de suite. Regroupés en face de l'entrée du département de M. Barkat, ces protestataires, arborant des pancartes où sont résumées la majorité de leurs revendications, scandaient à tue-tête « Libérez nos statuts particuliers ». Ces travailleurs, dont la plupart sont des vacataires, ont vu leur situation socioprofessionnelle s'enliser. « Nous faisons face à beaucoup de problèmes », nous a dit le coordinateur de ce syndicat, le docteur Laroub. Ce dernier, qui est aussi un élu FFS à l'APW d'Alger, appelle les pouvoirs publics à reconnaître le Snapap en tant que partenaire social. « Nous voulons la participation du Conseil national de la santé publique à l'élaboration de tous les textes et réglementations régissant la santé », a-t-il précisé. Ce dernier regrette le fait que les travailleurs vacataires soient soumis au régime payé à l'heure sans aucun statut. Il cite, à ce titre, l'exemple « des chirurgiens qui sont toujours considérés comme des ouvriers pré-emploi ». Tout en qualifiant de « grave » le fait que cette catégorie de travailleurs ne soit pas concernée par les indemnités de contagion, le Dr Laroub dénoncera aussi le fait que ces fonctionnaires de la santé se sont retrouvés dans le corps des ouvriers professionnels. « C'est aberrant, c'est humiliant et puis on touche à la dignité des praticiens », estimera-t-il.C'est pourquoi, à ses yeux, « il faut qu'il y ait des décisions pour régler ces problèmes de vacataires ». Le docteur Besbes, député et vice-président du groupe parlementaire du RCD, considère le cas des vacataires comme « une problématique encore plus profonde ». Pour lui, « c'est une histoire de courage politique ». Il estime, pour sa part, qu'« à ce jour, les pouvoirs publics n'ont pas le courage nécessaire pour amorcer un véritable dialogue avec les véritables partenaires sociaux ». Il cite comme preuve la grille des salaires. « Les pouvoirs publics l'ont traitée seuls avec un partenaire asservi, ne représentant pas les syndicalistes de la santé », rappelle-t-il. Pour lui, « dans le secteur de la santé, il y a deux types de problèmes, d'une part, des fonctionnaires titularisés sont dans une situation de vie précaire et d'autre part, il y a ceux qui sont recrutés de manière anti-statutaire », précise-t-il. Le Dr Besbes regrette le fait que « les pouvoirs publics recourent à un subterfuge de préemploi ». « C'est de l'esclavage des temps modernes », a-t-il estimé, dénonçant ainsi le fait qu'« on est en train de faire travailler des gens avec un salaire de 9000 DA ». La solution ' Ce spécialiste de la santé publique exhorte les autorités à prendre en considération le problème de cette catégorie de travailleurs. « Il faut promulguer leur statut et revaloriser le régime indemnitaire pour le rendre conforme à l'inspiration des travailleurs », a-t-il conclu.


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