Algérie

Colère chez les éleveurs de Djelfa : « Nous interpellons Bouteflika »



Les éleveurs de la wilaya de Djelfa exigent que l'on décrète sinistrée leur wilaya, durement touchée par la sécheresse et parcequ'elle représente le porte-étendard de cette corporation avec un cheptel ovin atteignant les 7 millions de têtes pour un effectif de 18 000 éleveurs. Depuis la rencontre de Zéralda, le 28 mai, qui a réuni l'ex-chef du gouvernement, l'ex-ministre de l'Agriculture avec les éleveurs des 23 wilayas steppiques, ceux de Djelfa ne sont toujours pas fournis en aliment de bétail. Usés par des promesses qui n'ont été que partiellement honorées, comme la suspension des importations de viande ovine et la levée de l'interdiction de pâturer sur les terres en défens, contraints et forcés par le risque d'être périclités, ils sortent aujourd'hui de leurs gonds, exigeant l'intervention du président de la République. « Il est inadmissible que l'Etat se soumette quelquefois aux caprices d'incendiaires de pneus et de tourner le dos aux doléances de la plus importante des unions professionnelles en termes économiques », s'est exclamé un éleveur, au cours d'un énième regroupement de cette corporation avec le DSA, le président de la chambre agricole, le HCDS... Une réunion officiellement consacrée à la sensibilisation des éleveurs en prévision de la distribution de 11 000 + 5000 quintaux d'orge, prévue le 13 juillet, actuellement dans les silos de la CCCLS.Officieusement, selon des indiscrétions colportant l'information, cette réunion a, aux derniers instants pour cause de risque de protestations des éleveurs dans la rue, changé de tournure. Initialement, on devait annoncer aux intervenants dans la distribution d'ajourner l'opération au mois d'octobre, afin de distribuer large. En somme, le temps nécessaire pour que le cheptel soit décimé par inanition. Bien qu'à ce jour, selon un vétérinaire des services agricoles, la mortalité dans ce cas est nulle. Comme l'exige l'usage prescrit en haut lieu, à savoir écouter les complaintes et les acheminer vers la centrale, les officiels ont donné libre cours aux éleveurs pour exprimer leurs préoccupations. Le tout est de savoir si les réclamations des éleveurs seront entendues par la tutelle. En fait de réclamations et parce qu'il s'agit d'une course contre la montre, il faut surtout augmenter la fréquence des importations de l'orge et multiplier le rythme d'acheminement de cet aliment vers les 23 wilayas en question ; car la quantité disponible actuellement est infinitésimale. D'autant plus que cette distribution ne touchera que les bêtes reproductrices à raison de 300 g par brebis, disette oblige, contre 1,5 kg en période normale. Un seul bémol cependant mais d'une importance capitale, l'agnelet, né l'été, sera condamné à une mort certaine, car la brebis ne pourra pas avec une telle quantité d'aliment lui donner du lait.


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