C'est aujourd'hui que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités
locales répondra aux nombreuses questions des députés sur le contenu du projet
de code communal qu'ils ont débattu pendant plusieurs jours.
Dahou Ould Kablia aura beaucoup à dire à ce sujet puisque le projet de
code communal qu'il a soumis à débat au niveau de l'Assemblée a suscité de
grandes critiques, en général très négatives. Son contenu est jugé par le plus
gros des députés «inadapté et inadéquat» à la réalité du terrain. Tous ou
presque estiment que la confection du code communal en débat s'est faite il y
plusieurs années, elle ne peut donc être «conforme» à un contexte qui a connu
plusieurs évolutions.
Ceci étant dit, les choses semblent s'acheminer vers ce qui a été prévu
par le gouvernement. C'est-à-dire le maintien du texte et son adoption. En
effet, pour ceux qui pensent que le «jugement» apporté par les députés pourrait
obliger le gouvernement à retirer le texte, «ils se trompent lourdement,» nous
dit-on. Contacté par nos soins, le ministre de l'Intérieur et des collectivités
locales a répondu à une seule de nos questions. Celle relative bien sûr au
retrait ou non du texte. «Ce code communal nous a pris quatre ans pour le
préparer, six mois pour discuter son contenu au niveau du Conseil du
gouvernement, cinq mois pour en débattre à l'APN et nous sommes à deux ans de
l'échéance électorale, ceux qui veulent son retrait est-ce qu'ils pensent qu'on
peut en reconfectionner un autre en un an de temps seulement ?» interroge Dahou
Ould Kablia. Pour lui, le retrait est rejeté pour une question de temps. Mais
aussi et surtout, selon lui, parce que le code n'est pas aussi inadéquat avec
la réalité qu'on ne le pense à l'Assemblée. Le ministre se refusera de répondre
à toute autre question puisque nous dit-il «demain (ndlr aujourd'hui) je
répondrai à toutes les questions des députés.»
Pour un texte qui contient un peu plus de 300 articles, les députés ont
formulé plus de 400 amendements. L'on dit que le RND, le parti d'Ahmed Ouyahia,
a été le plus prolifique en la matière. L'on rappelle aussi que les députés du
RCD de Saïd Sadi et ceux du FNA, de Moussa Touati ont préféré ne pas assister
aux débats et ont de fait, boycotté l'hémicycle. Les députés d'Ennahdha, le
parti de Fatah Rebaïne, l'ont fait, eux aussi, mais presque à la fin des
débats.
Des échos en provenance de l'Assemblée laissent entendre que le ministre
a préparé un long plaidoyer pour défendre son texte. «Il interviendra dans
l'après- midi et prendra le temps qu'il faut pour le faire,» nous dit-on. L'on
dit qu'«il a les arguments qu'il faut en main pour défendre surtout ce qu'il
pense en être la cohérence, l'harmonie et l'équilibre des pouvoirs.» Il est
souligné dans ce sens que le chef de daïra, par exemple n'est même pas cité
dans le texte comme force de loi ou de gouvernance au niveau de l'APC. «Le
wali, si ! Parce que c'est la tutelle, il est considéré comme le premier
magistrat de la wilaya.» L'on pense du côté du gouvernement que les débats au
niveau de l'APN sont «une lecture superficielle et réductrice du texte.» A ceux
des députés qui mettent en avant la question des finances locales, l'on
rappelle à ce niveau qu' «il faut en premier s'interroger sur la provenance de
ces finances pour en parler et en décider du régisseur.» Au gouvernement, on
estime que «ce qui a été exprimé au sein de l'APN n'est pas un faux débat mais
c'est un débat politisé.» Ils en concluent : «il est donc biaisé.»
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Posté Le : 20/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com