Quand Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNPPDH) dit que l'ONG internationale Human Rights Watch (HRW) «est en train de se venger sur l'Algérie» parce que le ministère de l'Intérieur lui a refusé son installation en Algérie, on ne saisit pas vraiment le sens de son propos.
Reproche-t-il au ministère de l'Intérieur d'empêcher une organisation internationale non gouvernementale qui a pignon sur rue de faire son travail avec un pied-à-terre à Alger ' Sinon, accuse-il cette organisation d'«accabler» un pays irréprochable sur la question des droits humains à chaque rapport qu'elle publie en raison du seul fait que l'autorité nationale compétente en la matière lui a refusé son hospitalité ' Bien sûr, tout le monde ' enfin presque ' aurait aimé retenir la première hypothèse.
D'abord parce que cela aurait atténué l'idée, généralement pas très reluisante qu'on se fait sur la situation des droits de l'homme en Algérie. Ensuite, parce que cela aurait permis à M. Ksentini d'être plus dans son rôle, ce qui nous aurait dans la foulée donné une autre raison d'espérer que tout n'est finalement pas perdu. Le problème est qu'il suffisait de patienter que le préposé officiel aux droits de l'homme aille au terme de sa «sortie» pour se rendre compte qu'il dit'
les deux.
C'est-à-dire, plus prosaïquement, la chose et son contraire ! C'est que M. Ksentini veut bien «concéder» quelques «imperfections» qu'on pourrait reprocher à l'Algérie en matière de droit, de liberté, d'indépendance de la justice' Mais il faut que la structure qu'il dirige en ait le' monopole ! D'une pierre, deux coups : Cela permet ainsi de situer les atteintes et exactions en la matière à un seuil «tolérable» qui assure au pays un niveau de fréquentabilité acceptable et d'entretenir quelque crédibilité à sa «commission» :
dans ces zones-là, il faut toujours un minimum d'indignation pour les besoins de promotion de carrière (s). On pensait donc que la «vengeance» de HRW, qui n'aurait jamais digéré qu'on lui interdise de s'installer en Algérie, était donc une évidence pour M. Ksentini qui, d'ailleurs, n'a jamais donné l'impression'd'être offusqué outre mesure par ce refus. Mais voilà, le président de la CNPPDH, qui avait l'habitude de nous surprendre parfois, nous déroute carrément en appelant le ministère de l'Intérieur à' revoir sa décision : «Il faut laisser cette organisation venir en Algérie.
C'est en dialoguant de manière directe et dans la transparence la plus absolue avec les responsables d'HRW que ces derniers vont revoir leurs constats sur la situation des droits de l'homme en Algérie !» Mais si M. Ksentini déploie des trésors de contorsions verbales pour «gérer» la situation, y compris en disant la chose et son contraire comme on vient de le voir, il ne peut pas s'empêcher de redevenir «naturel» :
«L'Algérie n'a rien à cacher !» Où serait le problème alors ' Dans la «médiatisation surdimensionnée de certaines affaires », comme il dit ' On pensait que ce sont les atteintes aux droits de l'homme qui posent problème mais, M. Ksentini qui, décidément, nous surprendra toujours, nous apprend que c'est le fait d'en parler'!
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Posté Le : 03/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com