Comme il fallait s'y attendre, la marche à laquelle a appelé pour la
seconde fois la coordination nationale pour le changement et la démocratie
(CNCD) a été empêchée par les services de sécurité.
Les quelques dizaines de personnes qui ont fait leur apparition du côté
de l'ancienne mairie de Belouizdad ont été vite encerclées par les éléments des
services de sécurité qui étaient munis de boucliers et de matraques. Criant à
tue-tête «Pouvoir assassin et d'autres slogans hostiles au pouvoir, les
manifestants qui ont fait leur apparition subitement ont été empêchés de faire
le moindre pas. Des centaines de casques bleus ont établi un cordon de sécurité
de telle sorte à barrer le passage aux plus téméraires. Il était 9h50 quand les
premiers cris fusent du côté d'une ruelle, près de la place du 1er Mai,
annonçant ainsi le début de la manifestation. Il n'en fallait pas plus aux
casques bleus pour venir en masse arrêter la procession.
Au même moment d'autres grappes
de personnes, tout autour de la place du 1er Mai, ont essayé de former des
groupes mais en vain. La police était aux aguets.
Il faut savoir que des milliers
de policiers sont déployés hier à travers la capitale. Le plus important des troupes
était stationné sur la place du 1er Mai d'où devait s'ébranler la marche de la
CNCD. De loin, la couleur bleue dominait clairement la place du 1er Mai,
rebaptisée par les autorités « place de la concorde nationale ». A l'instar du
12 février dernier, le dispositif mis en place pour empêcher la marche était
hier réellement impressionnant.
Il était tout simplement
impossible de marcher ni même de s'approcher du rond-point faisant face à
l'hôpital Mustapha Pacha. Un carré d'environ une centaine de policiers
boucliers au pied et munis de matraques a été placé juste au milieu de la route
menant vers la rue Hassiba Benbouali.
Au fil des heures, les manifestants ont dû se replier sur les trottoirs
de la rue Belouizdad, juste après le siège du ministère de la Jeunesse et des
Sports. La police anti-émeute ne tolérait même plus le rassemblement en
milieu de la chaussée. 11h30 on apprend que Belaid Abrika des Arouchs de Tizi
Ouzou a été blessé. Renseignements pris sur les lieux on apprend que l'animateur
des Arouchs lors des événements de Kabylie a été passé à tabac par des
riverains. La police, avons-nous également appris est intervenue pour le
délivrer des mains de ses agresseurs.
La tension a atteint son comble
vers 12h30 quant une quinzaine de jeunes environ sont arrivés sur les lieux
brandissant des portraits de Bouteflika et proférant des insultes à l'endroit
des manifestants. Ces derniers n'ont néanmoins pas répondu aux provocations
mais certains, excédés, ont brandi à leur tour des billets de banque en criant
« vous avez été achetés ». Il faut noter que « les contre-manifestants » ont
jeté des pétards sur les manifestants à plusieurs reprises. Certains ont même
essayé d'agresser à l'arme blanche ces manifestants mais la police s'est
interposée pour éviter des affrontements qui auraient pu dégénérer
dangereusement. On apprend par ailleurs des membres de la CNCD que le député du
RCD, Besbès a été blessé et transporté à l'hôpital Mustapha Pacha. Le
responsable du SNAPAP Rachid Malaoui qui a pris part à la manifestation, a été
également évacué à l'hôpital des suites d'une crise gastro-intestinal, nous a
indiqué un membre de la CNCD.
Devant l'intransigeance des
services de sécurité de ne laisser personne battre le pavé, un groupe de manifestants
a tenté hier d'aller devant l'APC de Sidi- M'Hamed pour observer un sit-in mais
a été vite repoussé par les éléments de CNS qui ont bouclé toutes les issues.
15 heures passées au moment où les manifestants allaient se disperser, quelques
dizaines de jeunes ont surgi pour scander des slogans hostiles au pouvoir. Des
escarmouches ont éclaté et les chasse-neige de la police qui avaient quitté les
lieux ont refait leur apparition. A noter enfin que les services de sécurité
n'ont procédé à aucune arrestation.
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Posté Le : 20/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com