Algérie

CNAS - OFFICINES PRIVEES



Les dégâts collatéraux d?un conflit Le scandale qui a secoué, des mois durant, la caisse nationale d?assurance maladie (CNAS) où des « malversations » ont été constatées dans ce qui est communément appelé « la formule du tiers payant », affaire aujourd?hui en instruction devant plusieurs juridictions pénales, ne cesse de rebondir au devant de l?actualité. En effet, la direction régionale d?Oran, suite aux conclusions des inspecteurs, a porté plainte contre plusieurs officines pharmaceutiques et un bon nombre de ses employés pour, croit-on savoir, faux et usage de faux, utilisation de vignettes scannées, etc. Cependant, certains pharmaciens, outre le fait qu?ils clament leur innocence, dénoncent une rupture unilatérale de la convention les liant à cet organisme public, le gel de leurs avoirs auprès de la caisse qui, pour certains, sont évalués à 1,5 milliards de centimes. L?un d?eux nous confiera d?ailleurs que : « Ce gel met en péril son officine car il n?arrive plus à honorer ses créances auprès de ses fournisseurs. C?est une situation de fait qui place ma survie sous une chape de plomb », ajoutera-t-il dépité. Ceci dit, certaines officines mises en cause dans ce dossier, outre le fait qu?elles ont saisi le ministre du Travail et des Affaires sociales, comptent, sous peu, porter plainte à leur tour, pour « non-respect des clauses contractuelles et séquestration de biens. » A ce sujet, l?un des pharmaciens touchés par cette mesure nous confiera : « On me reproche, ce qui reste à prouver encore, 470 000 dinars de vignettes scannées. En contrepartie, on me bloque des avoirs qui avoisinent les vingt millions de dinars. Je comprends parfaitement le fait qu?ils bloquent le montant des dossiers litigieux sur lesquels la justice tranchera, mais il est inadmissible qu?on mette en péril mon officine. » A ce propos d?ailleurs, le même interlocuteur nous informera que « les dossiers soumis pour encaissement auprès de la CNAS sont avalisés et contrôlés par trois vérificateurs du centre payeur avant leur prise en compte. S?il y a malversation, elle est ailleurs plutôt que là où on veut bien le montrer. » Contacté à ce propos, le Dr Boucif, directeur régional par intérim de la CNAS, nous confiera : « Nous nous sommes attelés à liquider le contentieux existant avec les autres officines. Ce qui a été fait jeudi dernier en concertation avec le SNAPO. Pour ce qui est des officines dont le contentieux est aux mains de la justice, nous nous attelons à trouver une solution dans les meilleurs délais pour au moins liquider les dossiers qui ne posent pas de problèmes. Pour le reste, la justice tranchera. » Ceci dit, ajoutera notre interlocuteur, concernant la rupture unilatérale de la convention : « Cette dernière est désuète de fait depuis plus d?une année. » Pour ce qui est de la reprise de travail des agents de la CNAS suspendus ou révoqués dans le cadre de cette affaire, notre interlocuteur infirmera catégoriquement cette information qu?il juge « sans fondement. » En tout état de cause, le contentieux opposant certaines officines pharmaceutiques et la CNAS risque de connaître d?autres rebondissements si les deux parties en conflit s?entêtent à le régler par tribunaux interposés ? Pour peu que les malades chroniques, les vrais, ne soient pas encore une fois de plus les éternels perdants !


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)