? A partir d'aujourd'hui, les paraplégiques, les handicapés moteurs et l'ensemble des patients qui ont besoin de sondes urinaires, pourront se procurer des sondes lubrifiées «remboursables» auprès de leur pharmacien en présentant une prescription d'un médecin.La sécurité sociale a décidé enfin de rembourser une moyenne de 5 sondes hydrophiles par jour aux blessés médullaires et d'autres patients souffrant de handicap physique. Sachant que ces patients utilisent en moyenne 4 à 6 sondes quotidiennement, avec la contrainte de dépenser 1250 DA par jour, ce qui n'est pas du tout évident pour la grande majorité.
Ces sondes «Sppedicath» qui sont aujourd'hui remboursées par la sécurité sociale sont prêtes à l'emploi dès leur sortie de l'emballage sans leur ajouter de l'eau ou des lubrifiants. Contrairement aux sondes à demeure qui ont été bannies par l'Organisation mondiale de la santé (l'OMS) en raison de leurs complications sur la fonction rénale, ces derniers sont faciles à utiliser. Elles réduisent considérablement le risque d'infection des voies urinaires et sont également conçues pour réduire la friction et augmenter le confort.
Les responsables de l'entreprise danoise de matériel médical, Colopolast, ont précisé que des sondes intermittentes lubrifiées sont disponibles exclusivement chez les pharmaciens avec des vignettes vertes à un prix remboursable par la Cnas et au même prix que celui accordé à la caisse militaire, c'est-à-dire à hauteur de 280 DA l'unité. Ils ont également précisé que le modèle d'ordonnance (prescription) fixé par la sécurité sociale et le ministère de la Santé, comporte le type de la sonde et sa désignation (une sonde hydrophile) ainsi que la version de la sonde (précisant si elle est destinée aux hommes ou les femmes ou les enfants).
Elle comprend aussi le nombre de sondes qui ne doit pas dépasser cinq par jour ainsi que d'autres précisions techniques (la taille et la charnière). En rencontre vendredi dernier au Sheraton, les pharmaciens de plusieurs wilayas, les responsables de COLOPLAST, principal fabricant et fournisseur de sondes lubrifiées, ont précisé qu'il ne faut surtout pas fournir des sondes lubrifiées sans ordonnance. Ils insistent en outre sur la nécessité de fournir une assistance médicale et une éducation thérapeutique aux patients sur les meilleures pratiques d'utilisation des sondes notamment dans les hôpitaux. On précise que les sondes hydrophiles disponibles aujourd'hui chez les pharmaciens sont homologuées.
Enfin, ce qu'il faut retenir c'est le fait que le remboursement de ces sondes intervient après sept années de combat et de lutte, au grand bonheur des personnes atteintes de spina-bifida, de sclérose en plaques, des blessés médullaires et d'autres personnes atteintes d'un handicap moteur. Autrement dit, c'est le fruit d'une lutte de longue haleine engagée par la présidente de la Fédération nationale des personnes handicapées, Mme Atika Mammeri, et par le comité scientifique, plutôt le comité d'experts composé des professeurs de médecine physique et de réadaptation ainsi que des professeurs en urologie, ayant adopté un consensus national médical et scientifique sur l'auto-sondage intermittent. Ces derniers ont réclamé haut et fort, sans cesse, le remboursement par la CNAS des sondes lubrifiées pour auto-sondage, utilisées pour le drainage des urines en cas de rétention urinaire ou de vidange vésicale incomplète. Ils ont tous attesté que ce type de sondes prévient les complications notamment sur la fonction rénale et permet l'amélioration de la santé et le cadre de vie des personnes handicapées.
Les spécialistes ont attesté que l'utilisation de ces sondes permettra d'économiser jusqu'à 30% des dépenses liées au traitement des insuffisants rénaux. En précisant que les sondes à demeure sont de moins en moins utilisées dans le monde, compte tenu de leurs effets désastreux sur la santé des malades mais aussi sur les caisses de l'Etat.
«La bonne foi» du ministère du Travail (la sécurité sociale) et du ministère de la Santé encouragera sans doute l'entreprise danoise de matériel médical Coloplast à investir en Algérie, ou de lancer la fabrication de ce dispositif médical localement. Car, faut-il le rappeler, ce projet a été déjà présenté à l'audience accordée par l'ambassadeur du Danemark, Julie Elisabeth Pruzan Jirgensen, au ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, en septembre dernier (2018). Le projet devrait porter sur la fabrication en Algérie de poches de stomie et de sondes urinaires, tout en envisageant de faire du pays une plateforme d'exportation vers le marché africain.
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Posté Le : 03/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com