Algérie

CNAS: Les praticiens privés «allergiques» au conventionnement



L'auditorium de l'EHU du 1er Novembre 1954 a abrité, le 14 du mois en cours, une rencontre organisée par l'agence CNAS d'Oran à l'intention des médecins traitants privés de la wilaya d'Oran autour du conventionnement prévu comme seconde phase pour parachever le système de la carte Chifa, qui devra être effectif à partir de 2012.

 Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre d'une série de regroupements entre la caisse de sécurité sociale et les médecins privés, lancée au niveau de l'ensemble du pays, a été précédée de contacts personnels entre des responsables des centres payeurs avec les praticiens privés activant dans leurs conscriptions. Les responsables de la CNAS ont exposé toutes les dispositions contenues dans le décret exécutif n° 09-116 du 7 avril fixant les conventions-types conclues entre les organismes de sécurité sociale et les praticiens médicaux privés. La convention en question définit les relations contractuelles entre l'organisme de sécurité sociale et le médecin traitant pour le bénéfice du système du tiers payant en matière de prestations médicales aussi bien pour les assurés actifs que leurs ayants droit, ainsi que les retraités ou les bénéficiaires de la reversion de retraite (pensions ou allocations).

 L'organisme de sécurité sociale s'engage à rémunérer les consultations et les prestations liées au suivi médical sur la base d'un montant fixé à 250 dinars. Une majoration de 20% est prévue si la consultation médicale donne lieu à une prescription de médicaments justifiée comprenant dans son intégralité un traitement dont le prix est égal ou inférieur au tarif de référence de remboursement.

 Pour les assurés bénéficiant de 80% de droit de remboursement, ils auront à verser au médecin traitant les 20% restants. Toutefois, le montant fixé pour les consultations est de 400 dinars et, comme pour le médecin généraliste, il peut bénéficier d'une majoration de 20% an cas où il prescrirait des médicaments génériques dont le prix est égal ou inférieur à celui de référence.

 Durant le débat, si les représentants de la CNAS se sont efforcés d'argumenter le bien-fondé de cette démarche qui s'inscrit dans la durée, les praticiens privés, à travers leurs interventions, ont affiché des réticences en mettant en avant les tarifs proposés qui restent en deçà de ceux pratiqués actuellement. Ce sont notamment les généralistes qui ont considéré que ces nouveaux barèmes proposés sont jugés dérisoires et une consultation à 250 dinars, même avec une majoration de 20% pour prescrire les génériques, ne reflète pas la réalité des prix. Nombreux sont ceux qui estiment que cette formule n'est pas attractive et que même avec les 400 dinars perçus actuellement, ils arrivent juste à couvrir leurs charges locatives et à vivre dans des conditions normales, et ce à un moment où l'inflation bat son plein. Quelques spécialistes rencontrés estiment que ce qui est proposé par les organismes de sécurité sociale n'est nullement incitatif et ce n'est pas le meilleur moyen de mettre fin à l'anarchie qui règne en matière d'honoraires, un axe longtemps incontrôlé. En somme, si le conventionnement des pharmaciens d'officine a donné beaucoup de satisfaction, avec en plus la pression faite pour ces derniers pour augmenter leurs marges bénéficiaires, chez les praticiens, c'est la désillusion, au point où certains d'entre eux déclarent que leur niet est synonyme de coup de frein au système Chifa qui risque d'être compromis.




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