Algérie

CNAS : la carte Chifa sous toutes ses coutures



Parallèlement aux actions de sensibilisation des assurés sociaux sur l'usage de la carte à puce Chifa, les responsables de l'agence CNAS d'Oran ont organisé d'autres journées d'information en décembre 2007 au profit des pharmacies et officines conventionnées, des prescripteurs et des associations de malades. Ce qui est recherché à travers cette démarche est de faire adhérer le maximum d'acteurs concernés par l'utilisation de cette carte qui ressemble énormément dans sa conception à la carte Vitale en France et que l'on qualifie d'inviolable. Selon M. Boudjemâa, ce sont les associations de malades chroniques qui ont affiché le plus d'intérêt à cette nouveauté. Les pharmacies et officines conventionnées de la wilaya d'Oran, dont le nombre est estimé à 599, ont également participé activement à ces journées d'information et se sont notamment intéressées aux lecteurs de cartes qui leur seront fournis par la CNAS, des équipements dont seront également dotés les cabinets médicaux aussi bien publics que privés. A ce titre, M. Boudjemâa nous dira que ces lecteurs sont conçus par GEMALTO, l'entreprise française qui a équipé le centre de personnalisation de la carte Chifa situé à Alger et dont la mission est l'établissement de la carte et sa numérisation. Quant aux prescripteurs (médecins généralistes, spécialistes, dentistes, laboratoires d'analyses, radiologues, cliniques) aussi bien privés que publics, et qui constituent des maillons de la chaîne, ce sont surtout les médecins exerçant dans des cabinets qui ont manifesté leur intérêt à l'usage de cette carte. Pour les praticiens du secteur public, cette carte est accueillie avec satisfaction, du fait qu'elle permet d'annuler toutes les tracasseries liées aux feuilles de maladie qui n'auront plus leur raison d'être, sachant que tout l'historique sanitaire de l'assuré ou de l'ayant droit figure sur la partie réservée au praticien. En revanche, le plus dur reste à faire, notamment en direction des praticiens privés qui avec la mise en service de cette carte, les honoraires seront perçus sur la base de la nomenclature portant tarification des examens médicaux. Cela permettra de mettre un peu d'ordre dans ce domaine où plusieurs abus sont quotidiennement constatés et ce au détriment du seul malade qui se fait rembourser sur la base de la tarification médicale, alors qu'il débourse deux ou trois fois le tarif. En somme, la généralisation de cette carte à l'horizon 2012 remettra en cause plusieurs dépassements et jettera les bases pour l'application des dispositions en matière de contractualisation des relations entre les établissements sanitaires et hospitaliers. Un texte visant à réduire la facture déboursée chaque année par la CNAS en matière de prise en charge médicale, et qui devait entrer en vigueur depuis 2006 et qui a été différé en raison de l'absence des conditions objectives pour son application efficiente. Dans les faits, le malade se présente chez son médecin traitant muni de sa seule carte Chifa. Ce dernier, avant de l'examiner, lit les données concernant le malade, l'historique de son état de santé, ainsi que la dernière thérapie prescrite. Après consultation, le médecin inscrit le traitement sur la carte placée dans le lecteur relié à un micro-ordinateur. Le malade ne devra payer que 20% du montant des honoraires, fixés officiellement, faut-il le rappeler, à 100 DA pour le généraliste et 200 DA pour un examen spécialisé. Pour les assurés bénéficiant des 100%, ils devront en principe ne rien débourser. Chez le pharmacien, pour se faire délivrer les médicaments, la même opération se répète avec l'obligation du pharmacien de porter le traitement sur la carte ainsi que la posologie prescrite par le médecin prescripteur. En matière de paiement, le malade ne devrait en principe payer que la différence des médicaments dont le prix dépasse le prix référentiel, tel que pratiqué actuellement pour les détenteurs du livret du tiers payant. Le prescripteur ainsi que le pharmacien seront réglés à leur tour par la caisse de sécurité sociale. Mais dans les milieux sanitaires, on avance que la résistance proviendra de la part des praticiens privés, toutes spécialités confondues, du fait que s'ils adoptaient ce système, ils seront contraints d'être payés selon la tarification officielle et seront mieux contrôlés sur le plan fiscal avec un chiffre d'affaires reflétant leur activité réelle. Interrogé sur les avantages de cette carte, un pharmacien nous dira qu'elle évitera tout risque d'abus dans la prescription, de fraude dans les vignettes, du fait que ni le malade ni aucune autre personne n'aura à les manipuler en dehors du pharmacien et enfin de se débarrasser une fois pour toutes de la feuille de maladie, source de tracas.


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