Algérie

CNAS: La carte Chiffa ne fait pas encore l'unanimité


A cause des anomalies et de nombreux dysfonctionnements, la carte chiffa, lancée au mois d'avril 2008, n'est pas encore au point. Les premiers à se plaindre sont les pharmaciens dans les différentes wilaya du pays. Ces derniers ne sentent pas encore le changement venir avec ce nouveau système, ni une amélioration par rapport à l'ancien. Le syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO) reconnaît l'existence de beaucoup de problèmes avec la mise en service de cette carte à puce et estime que la réussite d'une telle opération nécessite l'implication de toutes les parties, le ministère du travail, la caisse d'assurance sociale et aussi le pharmacien car il est question d'installation d'un logiciel de télétransmission qui doit être maîtrisé par toutes les parties. Le président du SNAPO, M.Abed Fayçal explique que «les pharmaciens ont fait part de beaucoup de problèmes d'ordre technique constatés au niveau des différentes wilayas et sur la base de ces critiques que le syndicat a adressé des lettres à la tutelle lui demandant de pallier toutes les défaillances relevées par les professionnels. A Oran, les pharmaciens parlent d'insuffisance de personnel au niveau des centres payeurs pour traiter les dossiers des 600 pharmaciens conventionnés avec la CNAS. «Le personnel désigné pour cette tâche est dépassé et ne maîtrise pas l'outil informatique. Les mises à jour des cartes ne se font pas régulièrement et nous nous retrouvons souvent avec des cartes vierges qui ne comportent aucune information sur le dossier médical du malade ni sur les ayants droit», affirme cette pharmacienne à Oran qui relève que «le pharmacien s'est retrouvé à gérer les mêmes problèmes qu'avec l'ancien système et conséquence de ces anomalies un retard de deux mois pour le remboursement des frais médicaux». Le représentant du SNAPO à Oran, souligne, pour sa part, que «les lecteurs des cartes souvent ne fonctionnent pas et il faut attendre plusieurs jours avant que la panne ne soit réparée pour que les dossiers puissent être traités ensuite. La même pharmacienne enchaîne dans le même contexte que «l'autre problème rencontré est le rejet des ordonnances. Si une ordonnance n'est pas acceptée parce qu'elle n'est pas conforme, il faudra attendre que le malade se présente à la pharmacie pour restituer l'ordonnance et l'emmener ensuite au médecin traitant pour la changer». Sur l'accueil des pharmaciens, considérés comme des partenaires de la CNAS, la même interlocutrice souligne que «nous sommes obligés de faire la chaîne et attendre des heures avant de passer au guichet. Une fois arrivé, on vous sort une panne dans le système informatique ou une erreur dans le dossier du malade».

Le syndicat des pharmaciens espère, toutefois, que la situation s'améliorera avec le temps et notamment avec l'installation de la télétransmission qui donnera la possibilité aux gérants d'officine d'être réglés via internet. D'ici 2013, tous les assurés sociaux auront leurs cartes Chiffa. En attendant, les professionnels retiennent leur souffle. A Oran, le dernier bilan arrêté au 6 janvier indique que sur les 147 000 abonnés convoqués, plus de 17 000 n'ont pas répondu à l'appel vu que leurs convocations ont été retournées à l'expéditeur. Le nombre de dossiers traités a été de l'ordre de 67 000 pour 60 000 cartes reçues et dont 40 000 ont été délivrées.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)