Algérie

Cnan-group


Les commandantslicenciés ripostent Licenciés après trente années de service, les quatre commandants de la Compagnie nationale de navigation (Cnan Group) ont animé, hier, une conférence de presse, au siège du Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar), dont ils font partie, afin de lever les équivoques sur les raisons de leur dégommage. Une sanction en totale infraction avec les lois et le règlement intérieur de la compagnie, ont-ils indiqué. Les quatre officiers, MM. Lakel, Chabani, Berrazouane et Benrabia en l?occurrence, ont été licenciés en raison des propos qu?ils ont tenus lors d?une conférence de presse au lendemain du naufrage du Béchar et de l?échouage du Batna, survenus le 13 novembre 2004. Seize marins y avaient péri. Des propos ayant remis en cause les mauvaises conditions de navigabilité des navires. La direction générale de la Cnan leur reproche d?avoir « pris part à une action concertée portant atteinte aux intérêts de l?entreprise et au pavillon national ». Quant au PDG de l?entreprise, Ali Koudil, il a déposé plainte contre eux pour « diffamation ». Pour les mis en cause, le motif invoqué est « irrecevable ». « Nous sommes des représentants syndicaux, nous avons le droit de parler », se sont-ils défendus, précisant que la direction générale n?a pas respecté la procédure prévue en cas de conflit. Les quatre commandants ont indiqué que, contrairement à ce qui est écrit dans les lettres de licenciement, ils n?ont pas été convoqués par la commission de discipline, une instance où siègent uniquement les représentants de l?UGTA. Aussi, ils estiment que leur parcours professionnel n?a pas été pris en ligne de compte. « Le ministre des Transports a récemment soutenu que personne ne peut être inquiété ou sanctionné pour ses déclarations au sujet de ce qui est arrivé au Béchar et au Batna. Ce n?est apparemment pas le cas pour ce qui nous concerne », ont-il rétorqué. Ils estiment que leur licenciement, la suspension de 10 officiers relevant de l?Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv) et affiliés au Snommar, et les désagréments causés aux syndicalistes sont la manifestation d?une volonté d?en découdre avec cette organisation syndicale. Un syndicat qui dérange, selon eux. Pour avoir été assistant du directeur général de Nashco (une agence de consignation de la Cnan), l?actuel PDG de la Cnan en l?occurrence, M. Berrazouane raconte : « J?ai été proche des gestionnaires. On m?avait donné un véhicule de service, un portable, sans rien faire. On me payait pour me taire. » Il a dénoncé cette situation dans une correspondance adressée, entre autres, au Premier ministre et au holding de tutelle. Selon le Snommar, la catastrophe survenue en novembre dernier au port d?Alger est la conséquence de la mauvaise gestion. Il contredit les propos de la direction générale selon lesquels les vagues auraient atteint les huit mètres. « Les vagues du tsunami qui ont déferlé sur le Sud-Est asiatique mesuraient dix mètres. En Méditerranée, elles ne peuvent dépasser les quatre mètres », ont-ils précisé, accusant la direction générale de la Cnan de porter elle-même atteinte au « pavillon national » à cause de son « incurie ».
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)