Algérie

Club hippique de Constantine: Un projet d’investissement énigmatique



Club hippique de Constantine:  Un projet d’investissement énigmatique




Une dérive est en train de se produire dans le secteur de la jeunesse et des sports à Constantine, particulièrement après la suspension du DJS suite à son refus d’octroyer les anciens locaux de la direction au CSC.

De nouveaux travaux d’aménagement ont été lancés depuis plusieurs mois au centre hippique de Constantine (CHC).

Ces travaux à l’origine incontrôlée, inquiètent les adhérents et suscitent beaucoup d’interrogations parmi des adeptes, qui soupçonnent une volonté d’exploiter une partie de ce centre (les écuries des chevaux) pour réaliser un projet privé aux visées lucratives. Selon les contestataires, les lieux ont été exploités de manière illicite.

«Ce qui a éveillé nos soupçons, c’est la démolition d’un espace de sports et de loisirs destiné aux jeunes de la cité Boussouf, qui est le terrain Mateco, afin de réaliser des haras, soi-disant modernes et plus adaptés à cette activité. Mais le but en réalité, c’est d’exploiter le côté haut du centre qui se trouve à proximité de la RN5. C’est un lieu stratégique et il a toujours été convoité par les investisseurs».

Sur place, l’on a constaté que le terrain Mateco situé à côté du club a été complètement démoli, sans qu’il y ait des plaques indiquant la nature des travaux, le propriétaire et le maître d’ouvrage, la durée des travaux, le budget et autres. Tout a commencé suite à la tenue d’une assemblée générale ordinaire en août dernier. Une assemblée à laquelle la majorité des adhérents, propriétaires et membres fondateurs du club (dont le nombre est de 112 personnes), ne sont pas conviés et qui va se transformer en 24 heures en assemblée générale élective.

Détournement ?

Cette démarche à la hussarde indispose les «exclus» qui dénoncent une OPA du président sortant «qui a amendé le règlement intérieur du club afin de permettre la candidature du nouveau président et de certains membres du bureau», lit-on dans une correspondance adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports le 5 septembre. Plusieurs irrégularités sont signalées à qui de droit, autour de cette assemblée élective, notamment l’absence de notification, d’affichage de la date de sa tenue, le manque de documents relatifs à la réglementation en vigueur au niveau du CHC, à savoir: le nouveau statut, les instructions émanant de la DJS relativement à la tenue des diverses assemblées, y compris les bilans financier et moral, à l’issue desquelles ont été nommés les membres du «nouveau bureau exécutif».

Au sujet des travaux en cours, les protestataires alertent l’opinion publique sur une opération de détournement. «Les services de la commune nous ont avoué qu’ils ignorent l’existence des travaux en cours au sein du club. Alors, comment détruire un bien de l’Etat sans avoir les permis nécessaires ?», a insisté notre source. Toutes les voies légales de recours et de dénonciation ont été utilisées par les contestataires, pour faire intervenir le wali (Hocine Ouadah), le DJS et la tutelle, mais en vain.

Silence intrigant

Cette situation a vite fait de motiver de nombreuses interrogations sur les véritables enjeux de cette «succession cousue de fil blanc», et le silence complice des responsables.

- Est-il admis qu’un président en fin de mandat modifie le règlement intérieur de l’association?

- Est-il réglementaire qu’un huissier de justice assiste à cette assemblée générale, tenue en l’absence des membres fondateurs, un week-end, sans la réquisition du procureur de la République?

- Quel est le fond de la relation entre le propriétaire du projet et les services de la DJS?

- Est-il possible de lancer un projet d’investissement en détruisant les biens du ministère de la Jeunesse et des Sports?

Trop de pourquoi et de comment continuent à tarauder les adhérents, qui demandent au ministère d’invalider ces élections, ayant lieu pour des objectifs personnels, et stopper l’exploitation des terrains du centre hippique, qui risque de disparaître. Une vraie dérive est en train de se produire dans le secteur de la jeunesse et des sports dans la wilaya de Constantine, particulièrement après la suspension du DJS, suite à son refus d’octroyer les anciens locaux de la direction au club sportif de Constantine (CSC).

Pour notre part, nous n’avons pas trouvé d’interlocuteur auprès de la DJS. Quant au nouveau président du club et initiateur du projet, nous avons tenté plusieurs semaines durant d’obtenir un rendez-vous avec lui pour avoir sa version des faits, en vain.


Photo: C’est un des lieux les plus prisés par les familles constantinoises qui risque d’être bradé

Yousra Salem



Club hippique de Constantine. L’entrepreneur retire ses engins: Les travaux d’aménagement au sein du centre hippique de Constantine, lancés depuis des mois, ont été suspendus il y a quelques jours par le soi-disant président de l’Association du club hippique. Il s’agit de travaux à l’origine incontrôlée, entrepris sur une partie de ce centre (les écuries des chevaux) pour réaliser un projet privé, aux visées lucratives. Les engins et le matériel placés sur les lieux pour ce projet d’investissement ont été retirés. Même les agents installés, afin de veiller sur le chantier, sont partis, après la publication de notre article dans l’édition du 13 décembre 2016. Ce comportement suscite plus de questionnements et confirme l’hypothèse de la transgression des lois et l’abus des biens de l’Etat. (Par Yousra Salem. El Watan du mercredi 21 décembre 2016
Karaali Abdelouahab - La sentinelle de l'environnement - Constantine, Algérie

21/12/2016 - 319185

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