Algérie

Clôture hier du sommet de l?Union africaine



Divergences tenaces autour du gouvernement de l?union A Accra, les dirigeants africains ont poursuivi hier leurs discussions sur la constitution d?un gouvernement commun et la mise en place des « Etats unis d?Afrique » qui les divisent. « Les débats sont très policés, les présidents s?écoutent les uns les autres et le débat avance », a assuré à l?AFP un haut responsable de l?UA, assistant à la réunion à huis clos. « Il y aura une décision de compromis à l?issue du grand débat. Certaines tendances se dessinent qui tendent vers un renforcement de la Commission de l?UA afin de mettre en place des réformes », a-t-il ajouté. Selon un membre de délégation, « il y a eu beaucoup de tractations en coulisses ». S?ils sont tous en faveur des « Etats unis d?Afrique » en tant qu?idéal à plus ou moins long terme, les dirigeants africains ne sont pas tous d?accord sur la constitution d?un gouvernement unique dans les plus brefs délais. Le dirigeant libyen, Mouammar Khadafi, principal artisan de cet idéal panafricain, devait s?adresser à ses pairs hier avant la clôture des travaux. M. Kadhafi avait boudé l?ouverture du sommet dimanche. Dans les couloirs du sommet, certains délégués faisaient état d?une grande tension entre lui et les adversaires du projet, au premier rang desquels le Sud-Africain Thabo Mbeki. En trois jours, deux camps se sont dessinés assez clairement : d?un côté ceux qui veulent un gouvernement unique tout de suite, comme la Libye et le Sénégal, de l?autre ceux qui souhaitent une intégration par étapes, notamment l?Afrique du Sud et les pays de la SADC (Communauté de développement d?Afrique australe. « Il faut un exécutif de l?union, quel que soit le nom qu?on lui donne. Tout le monde est d?accord sur la création d?un exécutif africain », a déclaré à l?AFP Jean Ping, vice-Premier ministre gabonais et ministre des Affaires étrangères. « Cet exécutif peut être la commission avec des pouvoirs renforcés ou bien une autre structure, mais il faut que l?on arrive à un accord », a ajouté M. Ping, soulignant que « nombre de problèmes ne peuvent être réglés en Afrique que collectivement. C?est le cas, par exemple, de la sécurité ». Selon lui, « les divergences portent sur le rythme de l?intégration : est-ce qu?il faut faire cet exécutif tout de suite, ou bien par étapes successives avec un calendrier ? C?est là qu?il y a des difficultés et qu?il va falloir trouver un compromis », a-t-il dit. Par ailleurs, le Premier ministre portugais José Socrates, dont le pays a pris dimanche la présidence tournante de l?Union européenne, a prôné hier au Ghana un « nouveau partenariat » entre l?Afrique et l?Europe, devant les chefs d?Etat et de gouvernement des 53 pays membres de l?Union africaine (UA). José Manuel Barroso, président de la commission européenne, a également fait le déplacement à Accra, au dernier jour du 9e sommet de l?UA, pour soutenir clairement une relance du dialogue entre les deux continents. En clôture de la réunion, M. Socrates a affirmé que le deuxième sommet UE-Afrique, prévu les 8 et 9 décembre à Lisbonne, devrait « lancer un nouveau partenariat entre l?Union européenne et l?Afrique ». Ce partenariat visera, selon lui, à « renforcer le respect des droits de l?homme, le combat contre la pauvreté, une meilleure gestion des flux migratoires ». Ce sommet de Lisbonne est très attendu après l?échec ces dernières années de l?UE et de l?Afrique à organiser une deuxième rencontre, reportée du fait de divergences avec certains pays africains et européens, notamment le Royaume- Uni, sur la participation du président zimbabwéen Robert Mugabe. R. I.




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