Algérie

Clôture en apothéose de la waada traditionnelle de Sidi El Hasni



La traditionnelle waada de Sidi El Hasni a pris fin vendredi dernier, dans une ambiance spirituelle haute en symbolique. Durant trois jours, la ville d'Oran a vécu au rythme de la célèbre waada de Sidi El Hasni.

Trois jours durant, les 48 wilayas du pays ainsi que des invités du Maroc ont afflué vers la ville afin de rendre l'hommage traditionnel et effectuer la «ziara» annuelle du saint wali Allah Esalih d'Oran. Cette année, la fête traditionnelle de Sidi El Hasni a pris des allures nouvelles et novatrices. Pas moins de 25 000 personnes ont participé aux festivités de cette année sponsorisées par les sociétés Sahraoui, Sonatrach, Ifki, maison de la culture Zeddour Brahim Belkacem, la direction des oeuvres universitaires d'Es Senia et d'autres encore.

D'un autre côté, le premier séminaire national sur la personnalité de Sidi El Hasni et la confrérie Taïbia a été un succès total aux yeux des participants et des organisateurs. En collaboration avec le laboratoire des changements de la pensée de l'université d'Es Senia et la zaouïa de Sidi El Hasni, le premier séminaire national a compté pas moins d'une vingtaine de conférences et pas moins de 500 participants. Les chouyoukh et ouléma de la confrérie installés dans le grand Sud, notamment cheikh El Kounti, ont illuminé le séminaire par leur présence et leurs interventions. Côté waada, le rituel traditionnel en a ébloui plus d'un parmi les badauds et les étrangers présents sur les lieux.

Comme pour réitérer leur allégeance au saint patron de la tarika taïbia, les adeptes et les «mouridine» affluent vers le siège de la zaouïa par groupe. Chaque zaouïa est distinguée par son drapeau vert et la troupe folklorique qui l'accompagne. Devant l'entrée de la ruelle où se situe à quelques centaines de mètres le mausolée de Sidi El Hasni, symbolisant l'entrée de la ville, comme c'était le cas jadis, les zaouïas venues des 48 wilayas annoncent leur venue et leur allégeance au saint patron de la confrérie. Une procession composée de sages, et à leur tête le makadem de la zaouïa mère, démarre du mausolée en direction de la délégation hôte. L'accueil est envoûtant. Sous les chants religieux à la gloire d'Allah de son Prophète (qssl), joliment exécutés en chorale embellis par les rythmes magiques du touat et du gourara, les deux processions se retrouvent en milieu de chemin. Après accord des sages et du mkadem, la zaouïa hôte peut effectuer sa ziara au mausolée et remettre entre les mains du mkadem le drapeau qui signifie le symbole suprême du pouvoir de la zaouïa invitée.

Le rituel, qui démarre au deuxième jour de la waada, est précédé, dans la journée, par la hadra qui est une fresque magique de notre patrimoine et folklore national. Durant la matinée du deuxième jour, les élèves et les chouyoukh entament la clôture de la selka, cérémonie de la lecture du livre saint, le Coran. La selka démarre le premier jour de la waada et dure toute la nuit jusqu'au petit matin où la fatiha se fait. Les chouyoukh et les tolba ne s'arrêtent que le temps de la prière et du dîner. Le dernier jour, la procession des hôtes de la waada, qui viennent du Grand Sud et du reste du pays, se dirige du siège de la zaouïa mère jusqu'au mausolée du saint patron de la ville d'Oran, Sidi El Houari, où se fait la ziara.

De retour vers le siège de Sidi El Hasni, c'est la grande waada au profit des invités et des familles déshéritées de la wilaya et d'ailleurs encore. Il y a lieu de noter que la waada a vu la présence du ministre de la Santé et de la Population, M. Ammar Tou, qui a clôturé les travaux du premier séminaire national sur la personnalité de Sidi El Hasni et la tarika taïbia en Algérie. Faut-il le remarquer, la waada s'est déroulée dans la quasi-indifférence des autorités locales, notamment du wali et du maire d'Oran, mais aussi de la directrice de la culture qui a manifesté une curieuse attitude envers cet héritage de la région.




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