Filage de mauvais coton
L?inexpérience en matière de préparation de pareil événement a desservi les organisateurs. Pourtant, ces derniers avaient ouvert grandes les portes de la ronde culturelle. Elle était offerte à tous ceux intéressés par le tissage de liens plus étroits entre l?art, le traditionnel, l?artisanat et par l?union de forces parallèles du secteur de l?artisanat afin d?en faire un tremplin pour le développement du tourisme. Cette ambition n?était pas partagée par les responsables de la wilaya et les élus de l?APW et de l?APC. Après avoir refusé d?apporter un quelconque soutien matériel et financier et même moral à l?organisation de cette manifestation culturelle et économique, des membres de l?exécutif et élus n?avaient pas donné signe de vie avant, durant et lors de la cérémonie de clôture. En quête de crédibilité De par leur indifférence et le mépris affichés à l?égard de plusieurs centaines d?hôtes venus de l?ensemble des régions du pays, ils n?ont pas laissé les organisateurs aller au bout de leur pari. Même le ministre du Tourisme en visite de travail à Annaba, 23 août dernier, n?avait pas jugé utile de visiter ce salon. Sous l?impulsion du président de la chambre artisanale et de la direction du tourisme, ce salon national est revenu tout naturellement à l?art de coudre, de broder et de sertir les plus belles robes des quatre coins d?Algérie, il était également revenu aux corps et gestes des mannequins habillés de kaftan, de soie, cousus et tissés de fils d?or et d?argent ou brodés par des mains expertes. Faute de moyens suffisants, aucun des exposants n?empocha la mise. Durant plusieurs heures, jeudi dernier, tard dans la nuit, face à une kheïma immense aux senteurs pleines de promesses, les organisateurs ont offert à leurs hôtes un spectacle sans prétention particulière. Un spectacle qui a laissé la part magique à notre grand Sahara avec Ouargla la capitale des Oasis et Touggourt la gardienne du temple. Il y avait aussi le fier Djurdjura, Biskra la majestueuse, Oran el bahia, Tébessa la millénaire, Blida aux senteurs de rose. Au travers d?hommes et de femmes, toutes ces régions ont confirmé la vocation de ce salon en permettant aux visiteurs, malheureusement peu nombreux, de voir des robes, des burnous et des bijoux bien de chez nous. Bien qu?un peu grave, sombre et silencieux parce que sans support médiatique, ce salon était en fait varié, contradictoire et multiple comme il se doit. C?est à ce niveau que l?on a senti comme un creux, une absence. Les chaleureux remerciements adressés à M. Laskri, recteur de l?université Badji Mokhtar de Annaba, pour leur avoir permis d?occuper les locaux des salles de classes durant toute la durée du salon, et l?expression de leur reconnaissance à M. Bouchami, l?ancien P/APC pour avoir répondu à leur invitation, sont significatifs des ressentiments des organisateurs vis-à-vis des responsables de la wilaya tous statuts confondus. A la fortune de la bourse... Les initiateurs avaient bien tenté d?imposer à ce salon national un rythme, un tonus et un souffle, en vain. Impuissants face à l?indifférence de ceux qui détiennent les cordons de la bourse, ils ont tout de même réussi à sauver cette manifestation d?un échec qui aurait pu avoir de graves conséquences sur le développement des activités artisanales dans le pays. « Je peux vous dire que sur le plan économique, ce salon est un fiasco. Tous les exposants ont eu l?impression d?être dans une ville ailleurs qu?en Algérie. A l?exception du représentant du ministère de la PME/PMI et de l?artisanat qui l?a inauguré, nous n?avons vu aucun responsable local ou national. Constatez vous-mêmes en cette soirée de clôture où un seul invité a eu à se lever maintes fois pour remettre des récompenses aux participants. En tous les cas, Annaba, ses responsables et sa population n?ont pas été à la mesure de la réputation de leur ville qualifiée d?hospitalière, d?accueillante. Je regrette de le dire mais c?est comme ça. Je regrette de m?être déplacé de Biskra pour cette manifestation à laquelle je ne participerai plus », a déclaré Mohamed El Hadi Zaïm, un exposant spécialiste de la confection et la commercialisation des burnous oubar dans la wilaya de Biskra.
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Posté Le : 29/08/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Djabali
Source : www.elwatan.com