Le Forum international consacré aux ulémas d'Oran et en particulier à un personnage ayant marqué de son empreinte l'histoire d'Oran, en l'occurrence l'imam Sidi El-Houari Mohamed Benamar, a pris fin jeudi et a constitué une occasion pour les historiens et autres chercheurs et universitaires de s'arrêter sur des événements permettant de reconstituer l'histoire d'El-Bahia. Ainsi, l'accent a été mis sur la nécessité de se pencher sur des sites historiques, jusque-là inconnus, à l'instar des forts et fortins, estimés à une trentaine, des anciennes écoles coraniques qui ont joué un rôle prépondérant dans la libération de la ville de l'emprise espagnole. A ce sujet, les participants ont mis en avant l'idée de baptiser des rues et des institutions publiques aux noms de certains personnages et de ces entités. Ils se sont accordés à considérer que cela peut contribuer à mettre en valeur l'identité arabo-musulmane de la ville, car force est de reconnaître que son histoire a été souvent fragmentée et axée sur le passage de certaines civilisations, espagnole et turque notamment, en oubliant celle des Arabes venus d'Andalousie et qui ont contribué grandement à l'essor de la ville. A ce propos, les participants ont proposé de retenir la date du 26 février de chaque année, comme date de la commémoration de la reconquête de la ville de l'occupation espagnole. Aussi et en perspective du prochain forum, un thème a été proposé aux organisateurs, à savoir «Oran entre l'identité musulmane et les cultures méditerranéennes». Au titre des conférences communiquées par des chercheurs aussi bien nationaux que marocains et tunisiens, plusieurs aspects liés au thème central du forum ont été abordés tels le «soufisme chez Sidi El-Houari», la refondation du concept du djihad, partant de l'idée que ce concept nous vient initialement des intellectuels et des hommes de culte. Les participants ont également suivi avec un réel intérêt une conférence du Pr Bedaï Mostefa de l'université de Mostaganem sur la fetwa de «Ahmed Bendjemaa El-Maghraoui El-Houari», petit-fils de l'Imam, promulguée au 16e siècle, et qui conseillait aux Maures d'Espagne de taire leur islam et de se reconvertir au christianisme pour échapper à l'Inquisition lancée en l'an 1502 par le roi Ferdinand. L'intervenant a dévoilé que ce texte est actuellement conservé dans le musée du Vatican. Par ailleurs, Abdelaziz Rasmal, un responsable de la direction de la Culture au ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, a fait savoir que près de 500 manuscrits, sur un millier de documents programmés, ont été édités sur CD. Cette oeuvre sera poursuivie avec la mise sur supports sonores de manuscrits de fiqh, de hadiths et de la vie du Prophète (QSSSL). Le responsable a en outre précisé que ces supports constitueront aux chercheurs et universitaires d'avoir des sources de documentations fiables. Dans le même sillage que la rencontre consacrée à Sidi El-Houari, il est prévu au cours de cette année à Miliana et à Tlemcen, deux rencontres consacrées à Sidi Ahmed Benyoucef et Cheikh Senoussi, alors qu'en 2009, il sera question de revenir sur le personnage de Sidi Abdelkader Benmohamed, appelé également Sidi Cheikh Labiodh.
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Posté Le : 05/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com