Algérie

Clôture du Festival oranais du film arabe: Le film libanais «Hala Ouine» décroche le Lion d'Or



«Le printemps arabe» a réussi à trouver son chemin, au dernier moment, à la cinquième édition du FOFA. Lors de la cérémonie de clôture, Khaled Youssef, le cinéaste égyptien, a décidé de dédier son prix à la jeune fille qui a été dénudée sur la place Ettahrir au Caire.

« Parce qu'elle a mis à nu le conseil militaire et a relancé du coup la flamme de la révolution du 25 Février», lance-t-il. Et de continuer : «La vague de changement balayera à coup sûr tous les régimes tyranniques dans le monde arabe». Soulignons que «Kaf Qamar», le film de Khaled Youssef, a décroché le prix du meilleur scénario. Le Lion d'Or, c'est-à-dire le premier prix, a été attribué au film «Hala Ouine» (Et maintenant où va-t-on ?) de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki. Ce film, une comédie en fait, traite des problèmes confessionnels du Liban et mettant en avant l'ingéniosité des femmes en tant que gardiennes de la paix dans ce pays qui a souffert d'une guerre civile de plus de treize ans et qui n'a pas totalement rompu avec le spectre d'une autre déflagration du même type. Le film est dédié aux mères. Or, il se trouve que les femmes ont constitué l'essentiel de la composante du jury pour les longs métrages. Ce qui est à l'honneur du festival. Ce même film s'est adjugé une autre distinction : le prix du meilleur rôle féminin pour Claude Mosba Taz.

 Si le cinéma libanais a raflé deux prix, le notre a brillé par son éclipse. Le film de Merzak Allouache «Normal» n'a pas attiré l'attention des membres du jury. Probablement, ce réalisateur va crier au complot contre une Å“uvre ne correspondant pas au canevas préétabli de ce festival. L'autre film algérien présenté dans ce festival, «Combien je t'aime» de Fatima Zohra Zaamoum, a dû lui aussi ennuyer le jury par la lenteur de ses plans. Bref, ce festival a confirmé que le cinéma algérien, comparé à celui des autres pays arabes, n'est pas au meilleur de sa forme. Pour preuve, les Marocains, avec deux films en compétition, ont récolté deux distinctions. Celle de la meilleure interprétation masculine partagée entre Ibrahim El Bakkali et Lotfi Sabeur, les deux enfants qui ont partagé la vedette dans «Majid» de Nassim Abbassi. L'autre film, de Mohamed Nadif, a obtenu le prix de la meilleure réalisation. Remarquons que c'est le premier coup d'essai de ce jeune réalisateur issu du théâtre. Le film tunisien «Always Brando» de Behi Redha a lui aussi arraché un prix. Mais selon certains qui ont suivi avec attention les douze films qui étaient en lice dans ce festival, le film irakien «El Moghani» méritait lui aussi une distinction.

Comme prévu, la cérémonie de clôture s'est déroulée dans la salle du Centre des Conventions Ahmed Ben Ahmed en présence d'une foule nombreuse. Elle s'est terminée par un bouquet de chansons du Marocain Abdelwahab Doukali et d'une chanteuse tunisienne. Auparavant, dans la matinée d'avant-hier, le comité d'organisation a animé une conférence de presse au Palais de la Culture. Bouziane Ben Achour, tout en reconnaissant les écueils de cette édition, a estimé qu'«un véritable défi a été relevé». «Concrètement, nous avons commencé le travail de préparation de ce festival le 18 novembre dernier», soulignera-t-il. Il expliquera qu'un petit noyau de cinq ou six personnes devait se charger de régler toutes les questions de l'hébergement des invités jusqu'à leur sécurité en passant par l'assurance de leurs moyens de transport. «Il fallait coûte que coûte organiser cette édition avant la fin de l'année, pour ne pas offrir l'argument à la délocalisation de ce festival vers une autre wilaya», estimera-t-il.

Concernant le bilan de cette édition, tout le monde s'accorde pour dire que «ça a été une réussite». Dans ce sens, on évoque au moins trois points. Le premier se rapporte à la qualité des films sélectionnés. Plusieurs cinéphiles qui ont regardé les douze films en compétition reconnaissent que le cinéma arabe possède des atouts à faire valoir avec les autres cinémas. Le second acquis positif est le comportement correct du public qui a investi la salle Essâada dès le deuxième jour du festival. Ce public a surtout exprimé sa grande soif de découverte du nouveau. Enfin, parmi les organisateurs, notamment ceux restés tapis dans l'ombre, certains ont acquis une sacrée expérience et ont fait preuve de beaucoup de dévouement pour la réussite de cette manifestation. Une expérience à capitaliser et à approfondir dans les prochaines éditions. Bref, usant d'un raccourci, un commentateur dira que ce festival a traversé son adolescence sans trop de perturbations. Donc, il peut prétendre à une croissance normale.




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