Algérie

Clôture du festival du théâtre scolaire de Mostaganem



Un salvateur vent du Sud Le rideaux qui vient de tomber sur la 14ème édition du théâtre scolaire aura consacré, à juste titre, la jeunesse, la bravoure et l?insouciance. Le jury, composé de deux universitaires et d?un inspecteur spécialisé, aura tranché dans le vif, notamment en refusant d?attribuer le 3ème prix initialement destiné à consacrer une ?uvre d?une rare insipidité, produite par la troupe du lycée Khemisti de Mostaganem. En procédant de la sorte, le jury aura fait montre d?un réel professionnalisme qui n?aura pas été du goût de certains. La pièce qui avait été écrite par Djillali Boudejemaa et réalisée par sa propre fille, par ailleurs sociétaire d?El Moudja, n?aura été qu?un trompe-l??il. Réalisé, de l?aveux même d?un lycéen acteur, après seulement 3 jours de répétitions, la pièce qui défendait les couleurs du lycée Khemisti n?aura aucunement impressionné le jury que présidait Mohamed Kada. Le refus d?attribuer ce 3ème prix dans la catégorie « lycées » est justifié par la faiblesse de la prestation technique et artistique. A l?image de la majorité des troupes présentes à cette manifestation, la thématique de l?histoire de l?Algérie aura largement imprégné les spectacles. Les aspects politiques n?auront pas été en reste. A tel point que certains spectateurs avertis n?hésiteront pas à dénoncer cette intrusion de la chose politique chez des adolescents et parfois, s?agissant d?écoliers, chez des enfants qui auront souvent péché par une absence naturelle de cette maturité sans laquelle ce genre de sujets perd toute substance. D?une manière générale, plus le sujet traité s?éloignait des véritables préoccupations de cette frange de la société, plus le spectacle perdait en saveur, en intensité et en sincérité. D?où des interprétations décousues, pompeuses et insipides. Il suffisait de voir l?arrogance de certains lycéens à la lecture du palmarès. Des lycéens qui auront été très faiblement représentés à cette manifestation. En effet, il n?y aura que quatre participations, soit moins de 13%, ce qui dénote d?une véritable mise à mort de l?activité culturelle dans les établissements du secondaire. Une faille qui explique grandement le vide sidéral qui caractérise le niveau de culture générale dont s?affublent les futurs universitaires. Rien de surprenant si par la suite ce sont les idées rétrogrades qui prennent avec une déconcertante facilité, le dessus sur tout le reste. S?il y avait une première leçon à tirer de ce festival, c?est bien celle-là. Un souffle bienfaiteur Le constat est fortement conforté par la qualité des spectacles montrés par les lycéens qui auront surtout mis en exergue l?extrême indigence intellectuelle qui règne dans les lycées. Heureusement que chez les écoliers, les spectacles auront sauvé la mise, notamment ceux produits par les écoliers du Sud et des Hauts Plateaux. Le jury a classé aux premières loges les écoliers de Ouargla, d?El Bayadh, d?Illizi, de Naâma, de M?sila, de Ghardaïa, de Saïda et de Djelfa. A elles seules, ces 8 wilayas auront enlevé la bagatelle de 10 prix sur les 17 en compétition. Le jury aura également gratifié les écoliers d?Illizi qui auront bourlingué durant 52 heures à travers les sables et la rocaille pour parvenir jusqu?au bord de la grande bleue et y décrocher le prix de l?abnégation et du sacrifice. C?est fort justement que nos amis sahariens hériteront du prix du jury. De l?avis de spécialistes des planches, le souffle bienfaiteur qui vient de vivifier la pratique théâtrale nationale ne devrait pas s?arrêter en si bon chemin. C?est la seconde et sans conteste la plus sublime des révélations de ce festival que d?avoir mis en exergue une pratique théâtrale affranchie de toutes les scories qui parasitent la scène nationale et que la plupart des troupes originaires de la frange littorale auront encore une fois sanctifiée. A leurs dépens ! Notons sans surprise aucune la consécration aux premières loges de l?école de Stidia, du CEM de Djelfa et du lycée de Ouargla. Les prix de la meilleure production et du meilleur texte auront été attribués aux représentants de M?sila et de Ghardaïa. La soirée de clôture aura également permis à l?excellent Ahmed Benmaalem de produire un spectacle de toute beauté, grâce à la contribution des collégiens de Médéa qui l?auront superbement adopté.


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