Algérie

Clôture du congrès de l’UGTA


Sidi Saïd gagne sa bataille Les divergences qui ont prévalu pendant les deux jours du congrès de l’UGTA sont remontées hier à la surface, les deux tendances qui s’opposaient depuis longtemps au sommet de la centrale syndicale se sont affrontées hier, dernier jour du 11e congrès. Le calme qui devait revenir après l’élection du secrétaire général, en la personne de Sidi Saïd, n’est ainsi que précaire puisqu’on annonce l’élection du secrétariat exécutif et du secrétaire général adjoint pour le 9 avril prochain. Après moult tractations qui ont d’ailleurs retardé la clôture du congrès, à cause justement du poste de secrétaire général adjoint et de ses prérogatives et qui devait échoir à Salah Djenouhat, les choses ont éclaté. C’était au retour des congressistes dans la salle. Il y a eu d’abord lecture des noms des membres de la CEN, au nombre de 280, et parmi lesquels ne figurent pas Lakhdar Badredin et Rahma Boudjemaa, ex-membres du secrétariat national. Le président du congrès devait annoncer ensuite le report de l’élection des membres de la CEN et du SG adjoint. Une partie des congressistes ne l’a pas entendu alors de cette oreille et les cris ont fusé d’une partie de la salle. Des alliés de Djenouhat ont envahi le devant de la salle en scandant son nom, refusant ce report. Un autre groupe intervient pour soutenir la décision de report en criant le nom de Sidi Saïd. La salle a compris dès lors que le combat était bien engagé entre Sidi Saïd et Salah Djenouhat. Ce dernier devait prendre le poste d’adjoint. Et si tel est le cas, l’UGTA va-t-elle préserver ses équilibres internes et ceux au sommet? Que fera le SG adjoint? En tout cas, le poste en question a failli faire capoter le congrès. Salah Djenouhat intervient alors dans le brouhaha indescriptible qui régnait dans la salle pour intimer l’ordre à ses troupes de reprendre leurs places. Il demande à Sidi Saïd de le rejoindre au pupitre. «Malheur au poste qui déstabilise l’UGTA. L’Algérie et l’organisation avant tout», crie-t-il. Et il prend la main de Sidi Saïd pour signifier l’unité au sein du syndicat. Pour les observateurs, Djenouhat a compris à ce moment-là qu’il venait de perdre une bataille, lui qui a tout fait, selon des congressistes, pour occuper le nouveau poste qu’on dit «créé par lui et pour lui». Il faut dire que plusieurs syndicalistes n’ont pas manqué de manifester leur étonnement devant ce qui venait de se produire. Même Sidi Saïd était d’ailleurs étonné à l’annonce de ce nouveau poste et certains dans la salle parlaient déjà de «coup d’état contre Sidi Saïd». Toujours est-il, les choses ont vite fait de revenir à la normale. Sidi Saïd est plébiscité et même soutenu par Djenouhat. Il annoncera de son côté le report de l’élection des membres de l’exécutif pour le 9 avril. Quelques minutes après, le Chef du gouvernement arrive pour faire un petit discours. Il se dit prêt à travailler avec la nouvelle direction dans l’intérêt du pays, pour la lutte contre le chômage et l’amélioration du pouvoir d’achat. Le congrès s’achève avec la lecture d’une déclaration finale dans laquelle la centrale syndicale appelle le président de la République à amender la Constitution et à se présenter pour un troisième mandat. Tahar A.O.
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