Algérie

Clôture du colloque international sur l?état nation et la mondialisation



L?utopie de la libre circulation des personnes La mondialisation ne règle pas le problème de la circulation des personnes. Papa Demba Fall, chercheur au sein du Laboratoire de géographie de l?IFAN, à l?université de Cheikh Anta Diop de Dakar, trouve même que « la migration est le parent pauvre de la mondialisation ». Dans une communication, présentée hier au deuxième et dernier jour du colloque international sur l?Etat nation et la mondialisation, organisé à Alger par l?Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales, M. Fall évoque l?attachement des citoyens à leur Etat. Cela, selon lui, crée des difficultés de circulation des populations, même entre pays voisins. Ce qui est surtout valable dans le continent africain. Pour M. Fall, ce sentiment nationaliste se dresse comme une barrière infranchissable aux frontières de tous les pays, empêche et torpille toute idée de création d?« un espace de travail commun » ou « un système de circulation des personnes ». M. Fall soulève dans ce contexte l?absence de complémentarité entre les Etats africains. Le manque d?informations sur les besoins en main-d??uvre dans les pays africains fait que les ouvriers vont chercher de l?emploi dans d?autres continents. Tout en rappelant l?histoire de la migration en Afrique, le conférencier évoque l?importance que les pays africains procèdent à l?organisation de cette migration au sein même de ce continent. Malgré les barrières imposées par les Etats d?Afrique aux populations, les flux migratoires restent beaucoup plus importants à l?intérieur du continent que vers l?extérieur. Cela s?explique, selon lui, par l?importance des relations sociales entre les populations vivant tout au long des frontières héritées de la colonisation. Pour étayer ses propos, il évoque le cas des Touareg qui se trouvent enracinés à la fois à l?extrême Sud algérien, au Mali, au Niger et également au Tchad. D?autres regroupements ethniques régionaux existent aussi bien en Afrique centrale qu?en Afrique de l?Ouest. Il y a également, comme le souligne M. Fall, le durcissement des conditions d?entrée dans les pays occidentaux qui ont pourtant besoin de main-d??uvre, notamment africaine. Revenant sur le discours du président français Nicolas Sarkozy lors de sa visite au Sénégal et la question de « l?immigration choisie » qu?il a prônée, M. Fall estime qu?il s?agit là d?un discours en déphasage avec la réalité africaine. Le conférencier souligne dans ce contexte « le déplacement des hiérarchies de l?immigration », affirmant que la France n?est plus la principale destination des flux migratoires. Selon lui, les populations notamment de l?Afrique noire s?intéressent surtout à l?immigration vers les Etats-Unis d?Amérique, le Canada, l?Italie, l?Afrique du Sud et également les pays arabes. « Les ouvriers africains ne sont nullement branchés sur la France comme terre d?immigration », lâche-t-il, soulignant que la France est depuis quelques années en perte de vitesse dans le continent africain. Et le discours de Sarkozy est, à ses yeux, « en retard par rapport à ce qui se fait sur le terrain ». A ses yeux, la France n?attire plus les compétences africaines, à cause notamment des restrictions faites sur le regroupement familial. Abordant les raisons qui poussent les populations d?Afrique, notamment les cadres et les intellectuels des pays africains, à partir dans d?autres pays, M. Fall reconnaît que la principale cause de leur départ est « le manque de démocratie ». Ce sont selon lui « des hommes en quête de démocratie et de libertés ». Il y a aussi, relève-t-il, « la crainte de l?avenir ». Pour lui, si les cadres et les intellectuels africains quittent leur pays, c?est parce qu?ils ne voient plus de perspective d?avenir. De son côté, le professeur Ahcène Amarouche a abordé la question de la précarisation de l?emploi dans l?ère de la mondialisation. Selon lui, le contrat social qui a organisé les relations de travail pendant des siècles est sur le point de disparaître en faveur de nouvelles règles basées sur l?exploitation.


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