Les travaux de la 13e tripartite (gouvernement, UGTA, Patronat) ont pris fin dans la matinée de jeudi dernier, sans
grandes surprises. Comme attendu, le SNMG a été relevé à 15.000 DA, le
maintient temporaire du paiement des allocations familiales sur le compte du
Trésor public, et un accord sur la nécessité de la suppression du départ en
retraite sans limite d'âge. La seule «nouveauté» c'est le principe retenu de
rencontres trimestrielles au sommet entre le Premier ministre, le SG de l'UGTA
et des présidents des organisations patronales membres de la Tripartite. Les
participants à cette rencontre ont également décidé de la création de plusieurs
groupes de travail consacrés à plusieurs points débattus lors des travaux de la
13e Tripartite.
Ainsi, concernant le point
relatif aux « récents développements économiques sur la scène nationale»,
notamment les décisions prises dans le cadre de la LFC 2009, la Tripartie a
décidé d'organiser une «rencontre entre le ministre des Finances (avec la
participation des représentants de la communauté bancaire) d'une part et les
présidents des organisations patronales d'autre part, pour examiner dans le
détail les contraintes que rencontrent les entreprises dans les
approvisionnements nécessaires à leur outil de production». Un « comité
conjoint», présidé par un représentant des services du Premier ministre, et qui
regroupera des représentants du ministère des Finances, des banques, des
représentants des organisations patronales, et de l'UGTA, sera créé. Ce comité
aura pour mandat de «dégager, avant la fin du mois de mars 2010, toute mesure
organisationnelle de nature à faciliter la tâche aux entreprises de production
dans le recours au crédit documentaire pour le financement des importations».
Il a été également décidé de renforcer la «régularité des rencontres entre les
ministres chargés des questions économiques et financières et les dirigeants
des organisations économiques et sociales siégeant au sein de la Tripartite».
Une rencontre au sommet aura lieu
«à la fin de chaque trimestre», entre le Premier ministre, le Secrétaire
général de l'UGTA et les présidents des Organisations patronales «dans le but
d'entretenir le dialogue tripartite et de promouvoir, de concert, les mesures
requises par la concrétisation du Pacte national économique et social». La
première réunion, qui aura lieu à la fin du premier trimestre 2010, «fera le
point des améliorations qui auront été dégagées au profit des entreprises
productives dans l'usage du crédit documentaire pour le financement des
importations de leurs intrants et l'amélioration du financement des PME».
Dans le chapitre des allocations
familiales, l'UGTA et les organisations patronales reconnaissent qu'il n'est
pas logique que l'Etat continue à payer ces allocations. «Elles ont considéré
que cet esprit de solidarité (de la part des pouvoirs publics, ndlr) n'est pas
de nature à justifier que le Trésor public continue d'assumer le coût des
allocations familiales des entreprises fortement bénéficiaires, notamment
celles mixtes ou à capitaux étrangers, qui procèdent annuellement à des
transferts de dividendes». Néanmoins, ils ont convenu de mettre sur pied un
groupe de travail «qui sera présidé par un représentant du ministère chargé de
la Sécurité sociale» qui aura la charge de présenter, durant l'année prochaine,
des «conclusions» et des «recommandations».
A propos des «mutuelles
sociales», point sur lequel il a été également décidé de consacrer un «groupe
de travail», les participants sont arrivés à un «consensus» sur la nécessité
«d'adapter le rôle des mutuelles sociales aux réformes en cours dans le domaine
de la sécurité sociale». Une fois que les conclusions de ce groupe de travail
seront présentées et adoptées lors d'une des rencontres trimestrielles, le
gouvernement élaborera «un projet d'amendement à la loi régissant les mutuelles
sociales».
Des mesures en faveur des entreprises
Concernant les perspectives du Pacte national économique et social, dont
le principe de «reconduction» a été retenu après la fin de l'échéance en
octobre de l'année prochaine, la Tripartite a décidé de prendre de «nouvelles
mesures» durant l'année 2010 en faveur des entreprises algériennes (publiques
et privées), mais qui doivent être en «conformité avec les engagements
économiques extérieurs du pays». Il s'agit, entre autres, de «développer le
financement de l'investissement dans les entreprises», de «la mise en place de
mécanismes de leasing», «d'accroître le programme national de mise à niveau des
PME» qui sera élargi à «un minimum de 20.000 entreprises durant les cinq
prochaines années», et qui comprendra également «un soutien aux études, à
l'investissement immatériel et matériel de modernisation et à la formation au
management». Il sera question aussi «d'accroître la part de l'entreprise locale
dans la réalisation des programmes publics d'investissements et dans la
sous-traitance découlant de la relance des entreprises publiques en partenariat
avec des investisseurs étrangers». Les entreprises publiques «disposant de
marchés» feront l'objet d'un programme de modernisation en vue de «sauvegarder
les capacités nationales et d'améliorer la productivité avec le concours de
partenaires technologiques étrangers». En contrepartie, le gouvernement a,
toutefois, demandé ses partenaires économiques et sociaux, en particulier les
organisations patronales, à se «mobiliser» pour «lutter contre la fraude et
l'économie informelle».
Pour ce dossier aussi, il sera
mis sur pied un groupe de travail qui aura pour mission de «procéder à un audit
des mesures requises pour améliorer davantage l'environnement économique», de
«mobiliser encore plus la contribution des partenaires économiques et sociaux à
la lutte contre la fraude et l'économie informelle». Un rapport trimestriel
sera remis à la rencontre au sommet. La tripartie a décidé d'une «réunion
extraordinaire» au courant du premier trimestre de 2010 qui sera consacrée aux
«nouveaux dispositifs de mise à niveau des petites et moyennes entreprises» et
à «l'amélioration de la participation des entreprises locales à la réalisation
du prochain programme quinquennal d'investissements publics».
Le SNMG augmente de 25 %
La 13e Tripartite a officialisé ce qui était en l'air depuis plusieurs
semaines déjà. Le Salaire national minimal garanti (SNMG) «sera augmenté de 25
% à partir du 1er janvier 2010» et passera à 15.000 DA par mois. Pour ce qui
est de la «rémunération des fonctionnaires» sa «réévaluation» sera «poursuivie
avec la finalisation des régimes indemnitaires», a décidé la tripartite. Pae
conséquent, «quelle que soit la date de promulgation du décret relatif au
régime indemnitaire de chacun des corps de fonctionnaires, les nouvelles
indemnités seront versées avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier
2008».
Quand aux rémunérations dans le
secteur économique, les participants à la rencontre ont convenu de la «mise à
jour des conventions de branches dans le secteur public et de la convention
collective «cadre» dans le secteur privé» au courant de l'année 2010. Il sera,
bien entendu, tenu compte, «de la réalité de chaque entreprise», de la
«préservation de l'emploi et de l'outil de production», de la «nécessité
d'augmenter la productivité des entreprises», et de la «nécessité de ne pas
remettre en cause les programmes d'assainissement et de modernisation engagés
par l'Etat propriétaire dans le secteur économique public».
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Posté Le : 05/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com