La clinique de chirurgie cardiaque Mohamed Abderrahmani, sise à Bir Mourad Raïs, a connu, hier matin, une agitation particulière.
Le mouvement de grève entamé par les paramédicaux ' qui occupaient dès les premières heures la cour de l'établissement' et l'inspection dépêchée en urgence par le ministère de la Santé pour enquêter sur l'arrêt de l'activité médicale, ont sérieusement gêné les responsables. Si l'activité était déjà au ralenti, en raison du manque de médicaments, la grève des paramédicaux a vraiment affecté la structure. «Tout est bloqué», ne cesse-t-on de répéter, en faisant allusion à la grève. Les malades s'impatientaient qui pour être vu par son médecin, qui pour un contrôle et d'autres pour des examens.
Une véritable cacophonie s'est vite installée. L'information relative à la visite de la délégation du ministère de la Santé, dont des représentants de la PCH, a d'ailleurs suscité de vives réactions des uns et des autres, tout en souhaitant un déblocage de la situation. «Nous sommes à l'arrêt depuis près de trois mois. De nombreux malades sont renvoyés chez eux et des petits enfants souffrant de cardiopathies ont été à maintes reprises déprogrammés. La situation est insoutenable. Des malades souffrent dramatiquement, certains en sont morts», martèlent les médecins rencontrés sur les lieux.
«Il n'est plus possible de travailler dans de pareilles conditions. Même si on nous approvisionne en en petite quantité d'un produit, il y en a un autre qui est en rupture de stock. Toutes les prévisions sont faussées», signale-t-on. Une réunion a donc eu lieu durant la matinée entre l'inspecteur général du ministère de la Santé, la sous-directrice de la pharmacie, les représentants de la PCH, et ceux de la clinique, dont le professeur Bourrezag, chef de service. La question a été donc examinée et l'activité «pourrait être relancée dès aujourd'hui», a-t-on appris auprès de cette inspection.
Une situation qui semble réellement se débloquer puisque des mesures urgentes ont été prises, selon une source proche du dossier, par le ministère de la Santé, notamment, pour ce qui est des médicaments, tels que la Protamine dont le programme d'importation vient d'être signé pour une quantité qui avoisine les 8000 flacons. Du côté du ministère de la Santé, l'on signale que le problème généré par ce produit est mondial, mais «tout sera fait pour avoir les quantités suffisantes», nous a-t-on confié. L'analyse, par LNCCP, de la Dopamine serait à l'origine de cette rupture, selon la même source. L'on apprend que le produit vient d'être libéré. Concernant le Corotrope (Milrinone), ce produit n'est pas en stock, car il est commandé en petites quantités par les différents services.
Quant aux produits indispensables pour le déroulement des interventions chirurgicales, tels que le gaz de sang dont le fournisseur Silec exige le payement des factures de 8 millions de dinars, la direction de la clinique Abderrahmani aurait honoré ses dettes, alors que le soluté de remplissage utilisé pour l'amélioration de la pression artérielle lors des interventions chirurgicales est dédouané et il est en cours d'enlèvement. D'aucuns estiment que toutes ces procédures peuvent prendre beaucoup de temps. Sauf que la maladie, elle, n'attend pas.
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Posté Le : 19/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamila Kourta
Source : www.elwatan.com