Climatiseur : Le produit électroménager phare de l'été

Comme les paraboles accrochées sur les balcons des immeubles, les unités extérieures des climatiseurs ont envahi l'environnement des villes algériennes. Devenu un appareil indispensable dans une maison, cet appareil s'est vulgarisé ces dernières années en raison de l'attractivité des prix et un large choix de grandes marques. Condor, Beko, LG, Samsung, Carrera, Clever, Midea, ProClim, Daikin, Eniem, des dizaines de marques se partagent un marché très juteux, surtout que la plupart d’entre-elles font le montage des appareils en Algérie, à Bordj Bou Arréridj et à Sétif en particulier. Les tarifs commencent à partir de 20.000 DA pour les 9.000 BTU et peuvent aller au-delà des 100.000 DA pour les modèles puissants et les plus sophistiqués. Ainsi, en cette saison d’été, les ventes explosent un peu partout, d’ailleurs à côté des écrans plats, c’est le produit phare chez les spécialistes de l’électroménager, certains se sont spécialisés en vendant uniquement quelques marques, comme c’est le cas de Hichem qui tient un magasin à El Menia à la sortie nord de Constantine : «Nous avons l’exclusivité d’une marque qui fait un tabac cette année, mais chaque commerçant ne vend que trois ou quatre marques au plus, ceci afin d’éviter les embrouilles et les problèmes avec les clients. Certaines marques posent problème alors que d’autres sont plus fiables. Pour avoir un appareil moyen mais sûr, il faut débourser au moins 30.000 DA», nous explique-t-il. Son frère Walid avoue que les affaires marchent bien. Depuis le mois de mai, les clients affluent de partout, de Constantine et même des autres villes car, d’après lui, les prix sont les mêmes à El Menia et à Sétif ou à El Eulma : «La concurrence est rude certes, mais nous avons nos fournisseurs et dans la plupart des cas nous achetons directement les climatiseurs des usines, cela explique les prix affichés. Et de continuer : «C’est la meilleure période de l’année, d’abord parce qu’il fait chaud ; les gens sont obligés de s’équiper en clim et l’autre raison, c’est qu’il y a beaucoup de nouveaux ménages qui veulent se doter d’un équipement moderne. Chaque jour, on en vend une dizaine de modèles mais celui que tout le monde veut acheter est le 12.000 BTU, car dans un appartement il peut largement refroidir une surface ou deux chambres de 20 m². Ce qui compte, ce n’est pas seulement la marque, mais aussi l’entretien et surtout l’installation». INSTALLATEURS DE CLIMATISEURS : ENTRE PROFESSIONNELS ET BRICOLEURS ! Difficile de fixer un rendez-vous avec un installateur qui est très demandé ces derniers jours et qui fait un métier où l’on doit être vigilant. Rabah a bien voulu nous accorder une petite demi-heure de son temps, car il est pressé, un client l’attend. Accompagné par un jeune apprenti qui l’aide surtout à porter son matériel, Rabah s’emporte dès que nous lui demandons de parler du métier, il entame la discussion en dénonçant les bricoleurs : «Au début, nous n’étions qu’une dizaine dans toute la ville et aujourd’hui je ne sais même pas combien de personnes font ce métier. Ce que je sais, c’est qu’il y a d’anciens soudeurs, des plombiers, parfois des jeunes au chômage qui ont une perceuse et qui se proclament installateurs de climatiseurs. Les gens ne les connaissent pas, mais ils courent un risque de confier un appareil qui coûte en moyenne 30.000 DA à des amateurs qui généralement font un travail à la va-vite. Le plus important dans l’installation d’un climatiseur, c’est le maniement des conduites en cuivre. C’est une opération délicate. La plupart des pannes surviennent parce que le gaz n’arrive pas à s’échapper convenablement à cause d’une cassure ou d’un aplatissement des deux tuyaux». Mais si le nombre des installateurs a augmenté et que la qualité du travail laisse à désirer, le seul point positif est qu’à cause de cette concurrence, les prix de l’installation ont nettement chuté depuis quelques années, passant de 7.000 DA début des années 2000 à environ 3.000, voire 2.000 DA ces dernières années. A ce sujet, Rabah nous précise qu’il installe en moyenne deux climatiseurs par jour, pas plus, alors que d’autres enchaînent trois ou quatre par journée. Il nous fait savoir qu’il a quinze ans d’expérience dans le domaine après avoir reçu une formation de deux ans, puis il a intégré une usine de montage (Daiken) près d’Alger, et selon lui, c’est cet acquis qui lui a permis de connaître parfaitement tout sur les climatiseurs : «J’ai vu évoluer les produits depuis une dizaine d’années et je peux dire que la plupart des machines se valent, elles fonctionnent toutes de la même manière, et ont pratiquement le même moteur et les mêmes composants. Les usines de montage importent leurs pièces du même pays, quant aux grandes marques, certaines nous parviennent  du Japon ou d’Allemagne», explique Rabah qui s’apprête à rejoindre son client.