Sous le choc, les Turcs, un ?illet à la main, sont sortis en masse rendre hommage aux victimes du double attentat survenu hier à Ankara.Des bagarres ont éclaté entre les manifestants et les policiers, qui ont usé de gaz lacrymogène. Les manifestants, en colère, dénoncent la responsabilité du gouvernement. Alors que les autorités turques ont décrété un deuil national de trois jours, depuis hier, la colère gronde parmi les milliers de manifestants sortis dans les rues d'Ankara pour rendre un dernier hommage aux personnes décédées ce samedi dans la double explosion, selon de nombreux médias. Les Turcs, qui tentaient de rejoindre hier la gare centrale, lieu du double attentat, en colère, scandaient des slogans tels que«Erdogan meurtrier», «gouvernement démission», ont été refoulés. Dans un climat tendu, la foule pleure ses morts, un ?illet à la main. Dans plusieurs autres villes de Turquie et d'Europe, des manifestations pro-kurdes ont été, par ailleurs, organisées. Le bilan de ce double attentat est encore incertain.Les autorités estiment qu'au moins 95 personnes ont été tuées et 246 blessées dont 48 sont encore en soins intensifs. Alors que l'union des médecins de Turquie a annoncé 128 morts, 516 blessés et 165 disparus.Deux kamikazes parmi les victimesConcernant les auteurs de l'attentat, trois pistes sont avancées : le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Daech et le Front révolutionnaire de libération du peuple, alors que l'attentat n'a pas encore été revendiqué. Cependant, la police criminelle a pu mettre en évidence la similitude entre les explosifs et le dispositif de mise à feu des attentats d'hier et ceux utilisés lors de l'attentat survenu à Suruç au sud de la Turquie, qui avait fait 34 victimes le 20 juillet dernier, sans pour autant pouvoir désigner l'organisation derrière ces explosions. Selon les premières analyses, les médecins légistes ont pu repérer parmi les corps déchiquetés les restes de deux kamikazes. Il s'agirait d'un homme âgé entre 25 et 30 ans et d'une jeune femme. L'identité des deux kamikazes n'a pas été révélée. Les obsèques ont débuté hier Au moment où les obsèques des victimes militantes de l'opposition avaient débuté hier, les services du Premier ministre, Ahmet Davutoglu, ont signalé, dans un communiqué, que les autopsies se poursuivaient. «Le travail nécessaire est fait pour identifier ceux qui sont derrière l'attentat et les traduire rapidement en justice», est-il mentionné dans ce communiqué. Par ailleurs, la demande d'un cessez-le-feu annoncé par le PKK, avant-hier, demandant à ses combattants d'interrompre les opérations militaires, excepté si ses éléments sont attaqués, n'a pas été entendue par le gouvernement turc. Des bombardements ont ciblé hier le nord de l'Irak. En plus de la destruction des abris et des positions d'artillerie, une trentaine de morts a été enregistrée parmi les combattants du PKK dans les régions de Metina et de Zap, précise un communiqué de l'armée turque. «Le cessez-le-feu du PKK ne veut rien dire pour nous. Les opérations vont se poursuivre sans discontinuer», a dit à Reuters un responsable militaire turc.Dans le nord-est du pays, des affrontements entre l'armée turque et les rebelles kurdes ont été signalés. Le gouverneur local a déploré la mort de deux gendarmes, selon l'agence de presse Doga. Ce drame, qui intervient à trois semaines des législatives, ne va rien changer à ce calendrier. Un responsable gouvernemental a confirmé à la radio RFI que le scrutin législatif anticipé va se tenir le 1er novembre prochain.Enfin, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, présentant ses condoléances aux proches des victimes, a condamné ce double attentat suicide survenu ce samedi à Ankara et souhaité que les personnes responsables soient «rapidement traduits en justice».L'Algérie, de son côté, a également condamné «avec force cet acte criminel».Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a réaffirmé, à l'APS, la poursuite de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme. «Nous réitérons, dans le même temps, notre condamnation du terrorisme quels que soient ses auteurs et ses manifestations et renouvelons notre engagement à continuer à apporter notre contribution aux efforts de la communauté internationale pour venir à bout de ce fléau qui menace la paix et la sécurité internationale», a précisé le porte-parole du MAE et a présenté ses condoléances aux familles des victimes et au peuple turc.
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Posté Le : 11/10/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M B
Source : www.letempsdz.com