Diffusé lundi dernier sur une télé française, le documentaire «La planète est-elle (vraiment) foutue '» a évoqué l'Algérie. A priori, on s'attendait au pire. Eh bien non, et ça mérite d'être souligné. Hé oui, on est parmi les seuls pays qui respectent les Accords de Paris sur le climat. Et ils sont seulement 18 sur 168 à travers le monde. Rassurant, non ' Cet état des lieux sur l'étendue des dégâts environnementaux donne à penser que nous sommes à l'abri des conséquences du réchauffement climatique. Malheureusement, les grosses cylindrées de la pollution ne l'entendent pas de cette oreille. «C'est la fin du monde», «Le compte à rebours a commencé», ont été les phrases chocs de ce documentaire, en phase avec l'urgence environnementale. A part les 18 pays cités précédemment, le film ne révèle rien de nouveau, mais il agrège, condense et montre par l'image. Tout y passe : réchauffement et catastrophes climatiques, destruction de la biodiversité, déforestation, fonte des glaciers, pollution des océans, réfugiés climatiques, démographie, course à la productivité ou encore lobbying. Si ce magma a pu sembler indigeste pour les non initiés à l'écologie, il a eu le mérite de rappeler que tout est lié. De la déforestation au lobbying, il aura fait l'effort de la clarté par ces temps d'embrouilles. Elevage en batterie, forages éventrant la terre, plages surpeuplées, embouteillages monstres, villes fantômes désertées par des hommes qui ne peuvent plus y vivre, le réalisateur fait le pari de la preuve par des images parlantes, entrecoupées d'entretiens avec des scientifiques, militants ou politiques. C'est ainsi que l'on a retrouvé, par exemple, Cyril Dion, le cinéaste, ou encore Allain Bougrain-Dubourg, de la Ligue pour la protection des oiseaux, également connu pour avoir été la cible de chasseurs extrémistes, des climato-sceptiques qui l'avaient attaqué et menacé de mort. Une illustration de la violence qui peut faire sourire chez nous. Mais ça peut aller jusqu'à l'assassinat, dans certains cas. C'est ce que rappelle, d'ailleurs, un membre d'une ONG présent pendant l'exécution d'une militante écologiste par des tueurs à gages chez elle, au Honduras, en mars 2016. Le documentaire fait ainsi des allers-retours entre l'Europe, les Etats-Unis et le reste du monde. Mélangeant les images des inondations en France avec celles d'îlots ensevelis dans le Pacifique, il rappelle ainsi qu'à terme, le péril environnemental n'épargnera personne. «Même les riches n'arriveront pas à s'en tirer», atteste ainsi l'un des interviewés.Le documentaire fait par ailleurs un retour en arrière éclairant d'il y a quarante ans avec un éminent scientifique qui alertait déjà du danger à venir. Ce dernier discrédite ainsi l'argument du manque de connaissance scientifique pour expliquer l'inaction des pouvoirs publics. Par exemple, la construction d'un mur à 20 milliards de dollars autour de New York pour protéger de la montée des eaux, rappelle d'ailleurs l'absurdité des choix encore opérés. La dernière séquence du documentaire appelle à la prise de conscience individuelle par l'entremise d'un Yann Arthus Bertrand qui préconise de manger bio, tout simplement. Une fin qui ne convainc pas vraiment, en fait. Mais le documentaire garde le mérite d'avoir mis en évidence les rares pays, comme l'Algérie, qui respectent les engagements pris. Néanmoins, le point de rupture est atteint, bien malgré nous?
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Posté Le : 19/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M N
Source : www.letempsdz.com