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Climat : le Japon vise la neutralité carbone en 2050



Climat : le Japon vise la neutralité carbone en 2050
Le Japon se montre plus ambitieux que la Chine engagée à atteindre cet objectif en 2060. Mais l'EU et le Royaume-Uni se sont aussi fixés comme objectif d'atteindre la neutralité…2050. Ce qui est plus ambitieux que le Japon car ce terme recouvre les émissions d'autres gaz à effet de serre que le CO2, dont le méthane...

Le nouvel engagement représente un virage majeur pour le pays, qui promettait jusqu'à présent d'atteindre la neutralité carbone au cours de la seconde moitié du XXIe siècle. Pour atteindre cet objectif, le Japon devra transformer en profondeur son secteur électrique, très dépendant du gaz et du charbon.

Un tournant dans la lutte contre le changement climatique. Le Japon, sixième pays le plus émetteur de gaz à effet de serre au monde, s'est engagé, ce lundi, à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Ce nouvel objectif, salué par des écologistes et des experts, est très ambitieux en raison de la forte dépendance du Japon au charbon.

« Je déclare que nous allons réduire (les émissions) de gaz à effet de serre à zéro d'ici 2050 » pour « viser une société neutre en carbone », a affirmé le nouveau Premier ministre, Yoshihide Suga, lors de son premier discours de politique générale devant le Parlement nippon depuis son arrivée au pouvoir en septembre. L'annonce du successeur de Shinzo Abe a été faite sous les applaudissements des députés. Jusque-là, Tokyo avait seulement dit espérer parvenir à la neutralité carbone dans la deuxième moitié du XXIe siècle.

Chine, Europe, Etats-Unis
Le Japon se montre plus ambitieux que la Chine, qui s'est engagée, en septembre également, à atteindre cet objectif une décennie plus tard, en 2060. Mais l'Union européenne et le Royaume-Uni se sont aussi fixés comme objectif d'atteindre la neutralité climatique d'ici 2050. Ce qui est toutefois plus ambitieux que le Japon car ce terme recouvre les émissions d'autres gaz à effet de serre que le CO2, dont le méthane. L'UE renforce aussi ses objectifs à moyen terme : elle devrait viser un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rapport au niveau de 1990, contre 30 % visés précédemment.

Les Etats-Unis sont le deuxième pays au monde le plus émetteur de CO2 après la Chine. Ils n'affichent pour l'instant aucun objectif de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau fédéral et veulent se retirer de l'Accord de Paris. Le candidat démocrate, Joe Biden, affiche cependant des ambitions en ligne avec les recommandations des scientifiques, visant à atteindre la neutralité climatique en 2050.

« Pas d'échappatoire »
Le Premier ministre japonais n'a pas donné de calendrier précis pour parvenir à cet équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leur absorption, mais il a mentionné l'importance de la technologie. « La clé est l'innovation », a-t-il déclaré, citant notamment les batteries solaires de nouvelle génération. Le Japon va aussi promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables et de l'énergie nucléaire, a-t-il ajouté, insistant sur l'importance de la sécurité dans un pays profondément marqué par la catastrophe de Fukushima en 2011.

L'objectif est d'autant plus ambitieux que le Japon dépend largement du charbon et du gaz pour sa production d'électricité. Une dépendance renforcée après la catastrophe de Fukushima. Le pays disposait alors de 54 réacteurs nucléaires, qui généraient un quart environ de l'électricité produite dans le pays. Presque tous les réacteurs du pays ont été arrêtés peu de temps après l'accident. Seuls neuf d'entre eux ont redémarré depuis lors.

Le Japon est régulièrement critiqué pour sa politique de construction de nouvelles centrales à charbon sur son sol, mais aussi de financement de projets à l'étranger, notamment en Asie du Sud-Est. Les 140 centrales à charbon de l'archipel représentent environ un tiers de sa production d'électricité, le charbon étant la deuxième plus importante méthode de production d'électricité du pays derrière le gaz naturel liquéfié (GNL), dont les installations fournissent 38 % des besoins du pays.




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