Algérie

Claude Guéant : le spécialiste des amalgames


Lyon  
De notre correspondant Le ministre français de l'Intérieur et de l'Immigration, Claude Guéant, continue de manipuler l'amalgame dont il s'est fait le spécialiste. Après avoir semé le trouble il y a quelques semaines avec sa hiérarchisation des civilisations digne des pages noires de l'histoire du vingtième siècle, il a de nouveau fait usage de faux en prétendant qu'accorder le droit de vote aux étrangers pourrait conduire à  ce que «des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture hallal dans les repas des cantines ou réglementent les piscines à  l'encontre des principes de mixité» lors d'une réunion électorale à  Velaine-en-Haye, près de Nancy. Sur le premier point, il y a mensonge. Si la loi prévue par les socialistes instaure la possibilité pour les étrangers de voter, cela ne les rend pas pour autant éligibles. Pour àªtre élu en France, comme dans de nombreux pays européens où déjà les étrangers peuvent voter, il faut disposer de la nationalité du pays. En aucun cas un étranger peut devenir conseiller municipal, même s'il vote à  l'échelon local.
Deuxième manipulation : la question de la piscine avec ses horaires aménagés pour les femmes musulmanes. Si effectivement cela a eu lieu une courte période à  Lille, ce n'est plus le cas depuis longtemps.Enfin, dernier point : le flou autour de la notion d'étranger. Il fut un temps où le terme «immigrés» signifiait «musulmans ou Arabes». C'est le terme «étrangers» qui remplace maintenant ce non-dit. Ainsi, lorsque le ministre parle de la délinquance des étrangers, il veut faire entrer dans l'opinion publique la fausse idée d'une délinquance musulmane massive, démentie par les chiffres puisque la délinquance étrangère concerne surtout les Européens de l'Est du continent, particulièrement les Roms que Sarkozy avait fustigés lors de son célèbre discours xénophobe de Grenoble, en été 2010. Cela n'a pas empêché le ministre de dire «si on reçoit moins d'immigrés, les choses se passeront mieux». Le langage de la suspicion et de la peur est fait pour ramener vers le président-candidat les voix de l'extrême droite, surtout si la candidate du Front national, Marine Le Pen, n'arrive pas à  recueillir les signatures en nombre suffisant pour se présenter. Le président Sarkozy devait d'ailleurs en remettre une couche samedi, lors d'un meeting électoral à  Bordeaux, faisant de l'immigration un énième champ de bataille. Avec pour l'instant des sondages qui indiquent que cette tentative a échoué, que les potentiels électeurs frontistes se détourneraient du président sortant.
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