Algérie

Claude Guéant la semaine prochaine à Alger


Avec Jean-Claude Levitte, conseiller diplomatique du président français, Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, était venu à deux reprises en Algérie en 2010 pour tenter de «relancer» les relations politiques avec Alger. En apparence, les rapports entre les deux pays s’étaient «refroidis» en raison de l’inscription de l’Algérie sur la «black list» des pays à risques, l’affaire du diplomate Mohamed Ziane Hassani, arrêté puis relâché à la faveur de l’enquête sur l’assassinat de l’avocat opposant Ali Mecili, et les questions relatives à l’histoire. Officiellement, Alger a cessé de demander à la France de reconnaître les crimes du colonialisme. La célébration du 50e anniversaire des massacres parisiens du 17 Octobre 1961 est passée inaperçue en Algérie. L’événement, qui n’a pas été banalisé en France, a été réduit à une simple activité. Hier, dans les colonnes d’El Khabar, Xavier Driencourt, ambassadeur de France, a encore une fois écarté toute «repentance» de la France sur les crimes de guerre. Il a évoqué sa visite à la prison Serkadji, à Alger, le 10 octobre 2011, pour rappeler l’exécution de 57 nationalistes algériens par guillotine. Il a noté qu’aucun diplomate avant lui n’avait pris une telle initiative, perçue comme un signal fort.
Paris n’a pas apprécié le fait que des députés algériens prennent l’initiative de préparer une loi criminalisant l’acte colonial. Elle l’a fait savoir par des canaux non officiels. Le FLN, pourtant sensible à cette question, n’a pas «suivi» ni «soutenu» ses députés pour faire aboutir le projet. M. Guéant aura plusieurs rencontres avec les responsables algériens, dont probablement le président Bouteflika. La libre-circulation des personnes et la lutte contre l’immigration clandestine seront au menu des discussions. Paris souhaite «approfondir» les discussions sur la révision de l’accord de décembre 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens et leurs familles. Un dossier qualifié de «sensible», surtout à l’approche d’échéances électorales majeures en France (les présidentielles notamment). «Nous n’avons pas encore vraiment commencé les discussions», avait confié l’ambassadeur de France lors d’un entretien à El Watan.  La lutte contre le terrorisme dans le Sahel est inscrite également à l’ordre du jour de la visite du ministre français. La prolifération des armes dans la zone sahélo-saharienne et le retour du phénomène du kidnapping de ressortissants non africains suscitent les inquiétudes. Contrairement à Washington, Paris n’a pas réellement adhéré à la volonté d’Alger de «fédérer» les efforts militaires et sécuritaires régionaux pour contrer l’action subversive dans le Sahel. Hier, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), datée de Dakar, a remis en cause «la coopération militaire» entre les pays de la région. «Cinq enlèvements et un meurtre d’Européens en moins de 48 heures dans le nord du Mali, illustrent l’échec de la coopération militaire entre les pays de la bande sahélo-saharienne face aux activités des groupes armés, dont la branche maghrébine d’Al Qaîda», a écrit Stéphane Barbier de l’AFP. Un constat qui risque de déplaire à Alger.
 
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