Algérie

Classés 8èmes dans le monde arabe: Les Algériens pas très Facebook



Classés 8èmes dans le monde arabe: Les Algériens pas très Facebook
L’Algérie comptait, début 2011, 1,6 million d’utilisateurs du ré seau social Facebook, soit 4,6% de la population. En nombre d’utilisateurs de Facebook rapporté au nombre total de la population, l’Algérie est classée 8ème dans le monde arabe.

C’est le résultat d’une étude publiée, en juillet dernier, dans le dernier numéro de la revue de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed).

Notre pays est devancé par le Qatar (1er , 59,7 %), les Émirats Arabes unis (2ème , 42 %), Bahreïn (3ème , 36,9%), le Liban (4ème , 23,4%), la Tunisie (5ème , 20%), l’Égypte (6ème , 16,5%) et le Maroc (7e, 7,6%). L’Algérie (8ème , 4,6%) devance la Libye (9ème , 4,5%), le Yémen (10ème , 1%) et la Syrie, où ce réseau social était interdit jusqu’au 8 février 2011. A titre de comparaison, ce chiffre s’établit à 47% aux États-Unis et 32,4% en France.

Dans le classement par pays, l’Algérie vient en 6ème position après l’Égypte (1er mais avec 80 millions d’habitants), l’Arabie Saoudite (2ème ), le Maroc (3ème , même nombre d’habitants que l’Algérie avec 35 millions), les Émirats Arabes unis (4ème ) et la Tunisie (5ème ). L’Algérie devance la Jordanie (7ème) et le Liban (8ème ), selon l’Ipemed. La Tunisie (10 millions d’habitants) est le pays arabe qui a «le mieux utilisé les réseaux sociaux pour provoquer la révolution», affirme cette étude.

Fin 2010, Facebook disposait de «plus de 20 millions d’utilisateurs dans le monde arabe, alors que ce réseau social ne comptait que 30.000 blogs en 2005, soit le nombre des blogueurs dans le seul Maroc, une année plus tard», note cette étude menée par des chercheurs du Maghreb et économistes de l’Agence française de développement (AFD). Cette étude note que «la Tunisie et l’Egypte font partie des pays sud méditerranéens où le poids du secteur des Tic (Technologie de l’information et de la communication) est parmi les plus avancés du monde arabe».

«Les pays qui luttent encore contre la destitution de leurs pouvoirs (la Syrie, le Yémen, la Libye) sont ceux-là même où le nombre d’affiliés au réseau Facebook est le plus faible : 4,5% en Libye, 1% au Yémen et moins de 1% en Syrie», indique l’Ipemed. Cet institut se garde toutefois d’établir un lien de causalité entre le développement des Tic et l’enclenchement des révolutions.

«Si en Tunisie et en Égypte, le renversement des régimes a été si rapide, c’est en partie au moins, du fait de ces moyens de communication et des médias accessibles à un grand nombre», estime l’Ipemed. Selon cette étude, le pourcentage des communications dans le Pib, qui ne dépasse pas 2% du Pib des pays développés (seulement 1,8% pour la France), est nettement plus important dans les pays du Sud où il a atteint 5,5% en Tunisie et 3,1% au Maroc, en 2008.

«Les révoltes en Égypte et en Tunisie montrent que les Tic passent du rôle de vitrine de développement à un outil de mutation politique», notent les auteurs du rapport de l’Ipemed. «Malgré des tentatives importantes, notamment en Tunisie, pour contrôler ces accès ou restreindre la diffusion des informations, la massification de ces médias fut trop intense pour en permettre le contrôle», poursuit le rapport.

«Les écosystèmes numériques, dotés de multiples composantes (Internet et ses applications, la téléphonie mobile, les chaînes satellitaires), ont fondé ainsi une nouvelle forme de confiance dans l’information qu’ils véhiculaient: une jeunesse jugée fréquemment désintéressée de la chose publique, taxée souvent d’être désinformée, dans une démarche spontanée et pacifique, a fait tomber, en quelques semaines, deux régimes totalitaires, croyant d’ailleurs contrôler ces écosystèmes », conclut l’étude de l’Ipemed.

De son côté, le chercheur de l’Institut français du Proche-Orient, Yves Gonzalez Quijano, estime que «dans le monde arabe, il y a plus d’utilisateurs de Facebook que de lecteurs de la presse ». Ce chercheur constate que Facebook a joué un rôle primordial dans le monde arabe.

Facebook se positionne ainsi comme une caisse de résonance au moment où la liberté de la presse est très limitée dans le monde arabe. Une remarque de taille : dans le monde arabe, l’Algérie et le Liban disposent d’une presse relativement plus libre que les pays qui les devancent dans le domaine des Tic.

Selon le dernier classement mondial en matière de liberté de la presse établi par l’ONG française « Reporters sans frontières » (RSF), l’Algérie est classée à la 133ème place devant le Maroc (135) et la Tunisie (164). Dans beaucoup de pays arabes, RSF ne fait que dénombrer les articles censurés, les journaux saisis, les sites fermés et les reporters emprisonnés. Selon RSF, le pays arabe le mieux placé est le Liban, (classé à la 78ème place). Les régimes sont plus répressifs vis-à-vis de la presse en Arabie Saoudite, au Soudan, en Syrie et au Yémen.




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