Clasico. Le Real se noie à Madrid (0 à 4)

Le match de samedi était donc attendu aux quatre coins du monde et nombreux étaient les touristes venus spécialement pour ce choc de titans (3000 euros le ticket d'entrée au stade).La rencontre a capté l'intérêt de prés d'un milliard de téléspectateurs particulièrement en Chine et aux Etats-Unis. Chez nous et au Maghreb en général, les fous de foot se divisent, à l'occasion de ce clasico, en deux clans rivaux...Personne n'est resté sur sa faim tant le spectacle était de qualité même s'il l'a été de façon inattendue au détriment de l'un, le Real de Madrid et au grand bonheur des Catalans du Barça. Le score (4 à 0) se passe de tout commentaire.Les Madrilènes sont passés, chez eux, près d'une humiliation mémorable plus marquée encore qu'en 2009 (6-2) et en 2010 (5-0).Le match était plus important pour le Real, car il s'agissait de se remettre au niveau de son adversaire historique au décompte en points. Il n'en fut rien puisque, aujourd'hui, les Blaugranas cumulent une avance de six unités. Il faut dire que les observateurs avertis donnaient le Real en crise avant ce match.Aux démêles judiciaires de Benzema en France et au désir chahuté de départ de Ronaldo ? que certains accusent de gérer sa carrière au détriment de sa concentration à relever le niveau du Real, ces temps-ci particulièrement, après la défaite à Seville ? est venue s'ajouter la grogne de certains joueurs contre les méthodes de l'entraîneur Benitez.Avec un effectif très fourni en joueurs de renom, il était attendu que les joueurs non alignés allaient faire entendre leur mécontentement et peser sur l'ambiance générale du vestiaire.Avec un effectif moins fourni, un groupe plus ramassé et une équipe rentrante très évidente pour Luis Enrique, le Barça était plus serein même si, hier, c'était la première fois qu'il jouait avec quasiment sa formation-type ; Lionel Messi est rentré en deuxième période.La sérénité ajoutée à la chance d'avoir marqué les premiers (but de Suarez dés la onzième minute) allaient donner des ailes à Barcelone. Ses joueurs monopoliseront le ballon comme des «morts de faim» et n'auront de cesse de couper tous les relais madrilènes.Modric et Kroos neutralisés, Marcello bloqué dans son couloir et le duo Ronaldo-Benzema isolé : le Barça devenait maître de tous les espaces.L'ouverture du score, puis la réalisation de Neymar (39') ont créé un coup psychologique ravageur et une baisse de régime étonnante à tous les niveaux des joueurs du Real. Ces derniers ont miraculeusement évité de concéder un troisième but peu avant la mi-temps (raté incroyable de Mounir).Le naufrage de Ronaldo et consortsOn s'était dit qu'au vestiaire, l'entraîneur Benitez allait recadrer tout cela et faire revenir son groupe sur le terrain avec un meilleur positionnement, plus d'intelligence et de détermination.Eh bien pas du tout. Scénario identique. Après les réalisations d'Iniesta (53') et de Suarez (74') et surtout l'entrée «psychologique» de Messi après des semaines d'absence, le Real de Madrid n'existait plus dans son royaume de Santiago Bernabeu.Palpitante, la rencontre ne l'a évidemment pas été pour tout le monde. Le Barça a trouvé profit à évoluer, un temps, sans le «géant» Messi, libérant par la même le talent attendu de Neymar, Suarez et tant d'autres jeunes éléments du cru. Le club catalan s'est donc requinqué moralement et a creusé le trou momentanément au tableau de classement.Les dirigeants du Real auront à c?ur, dans les prochains jours, de faire un diagnostic sérieux de la situation interne, même si certains ont l'impression que la «maison blanche» s'est dangereusement lézardée samedi. Car rien n'est perdu pour le reste de la compétition et rien n'est encore acquis pour le vainqueur du jour.Gageons que le prochain clasico au Camp Nou (3 avril 2016) sera encore une fois attendu par la planète toute entière comme une finale de Coupe du monde.