Algérie

Clash sur la toile



Certitude. La bataille médiatique des législatives du 12 juin prochain sera rude. Menée sur les médias classiques et sociaux, la campagne électorale qui fera de la participation, son cheval de bataille, sera officiellement ouverte fin avril. Mais avant cette date, le débat sur les législatives est lancé sur les plateaux de télé, les radios, les journaux, les sites électroniques, mais aussi sur les réseaux sociaux. Dans les médias classiques, partis politiques, représentants de la société civile et experts décortiquent déjà l'enjeu du prochain rendez-vous électoral et présagent de la reconfiguration de l'échiquier politique. Ceux qui se sont exprimés pour la non-participation aux législatives avancent également les raisons du boycott. Sur les réseaux sociaux, le débat est encore plus enflammé. Lieux d'expression du mécontentement commun, Facebook, Instagram, Twitter... qui ont été la caisse de résonance du Hirak, depuis le 22 février 2019, continuent jusqu'à aujourd'hui d'accompagner ce mouvement de contestation pacifique. C'est dans ces médias que se manifestent plus de 23 millions d'Algériens et affichent librement leur avis. Ils échangent des informations, commentent des événements ou parlent de leur engagement politique. Les internautes évoquent l'avenir du Hirak, discutent de la nécessité ou pas d'aller voter, certains rejettent la démarche choisie pour l'Algérie depuis la tenue de l'élection présidentielle, d'autres défendent l'option. Sans contrainte et contournant tous les filtres journalistiques, les citoyens qui ont cette possibilité de s'exprimer sur leur propre média, font et défont la politique. Leurs échanges sur Facebook ou Twitter sont parfois constructifs, d'autres fois virulents et bien souvent pollués par une désinformation massive. Et c'est bien là le danger. Le flux des fake news qui circulent porte atteinte à la cohésion et à l'unité nationale et constitue un danger pour la sécurité de l'Algérie. D'ailleurs, ce n'est pas fortuit, si le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, a tenu à évoquer les rumeurs colportées par «des sites Web dans un pays voisin diffusant depuis l'Europe» et que son ministre des Affaires étrangères a reconnu que le pays «est ciblé par ce qui est appelé, guerre de 4ème génération». Des influenceurs ou encore des agents de pays voisins, misant sur la grande mobilisation virtuelle des Algériens depuis le déclenchement du Hirak, ne vont donc pas rater l'occasion de tenter de déstabiliser le pays. Il s'agira pour eux de diffuser des intox et d'attiser les controverses. C'est dire donc que tout se jouera dans ce monde virtuel. Un monde où la réelle bataille électorale aura lieu. Les politiques qui savent que l'espace virtuel constitue, pour eux, un sondage permanent de l'opinion publique, investissent la Toile mais force est de constater que ces derniers ont très peu d'influence sur les internautes. Comment faire face alors à la précampagne électorale parallèle qui se déroule sur les réseaux' L'enjeu est là. Si les Algériens sont attirés par les news qui circulent sur les réseaux sociaux, qu'elles soient vraies ou fausses, c'est que ces derniers ont trouvé dans la Toile une alternative au déficit d'informations.En fait, le déliement de la parole qui s'exprime sur les réseaux sociaux fascine. Et pour y faire face, il faut offrir mieux. Il faut donc libérer le débat, ouvrir les plateaux des médias lourds et encourager les professionnels des médias traditionnels à transmettre de façon équitable et sûre les informations. Car, gagner la bataille des législatives revient non seulement à s'assurer d'une participation lors du prochain rendez-vous électoral, mais surtout à reprendre la confiance du citoyen. Et c'est là l'objectif premier à atteindre pour construire l'Algérie nouvelle.


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