Algérie

Clap de fin pour Bouchareb



Moad Bouchareb quitte la tête de l'APN. Il a été forcé à la démission hier. Des députés de sa propre formation politique et de l'opposition l'ont poussé vers la porte. Hier matin, il a fini par déposer sa lettre de démission auprès du Bureau de l'Assemblée populaire nationale. Son successeur sera connu dans un délai ne dépassant pas les quinze jours.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le désormais ex-troisième homme de l'Etat n'aura finalement pas trop longtemps résisté à la pression exercée sur lui. Après avoir ignoré les appels à la démission, Moad Bouchareb a fini par se rendre à l'évidence en déposant sa démission.
La nouvelle est tombée hier matin au moment où l'APN devait abriter la protocolaire cérémonie de clôture de sa session ordinaire. Ce sont les députés du FLN, parti dont est issu Bouchareb, qui se sont fait une joie d'annoncer le départ du président de l'APN.
Le Bureau de l'APN en a fait l'annonce officielle par la suite. Une réunion de ce dernier a eu, en effet, lieu sous la présidence de Mohamed Moussaoudja, vice-président de l'APN, chargé par Moad Bouchareb de présenter sa démission au Bureau.
Ce dernier a donc pris acte de ladite démission. Ses membres ont eu à constater à l'unanimité la vacance du poste de président de l'APN.
Conformément aux dispositions de l'article 10 du règlement intérieur de l'institution, le dossier de vacance du poste de président sera soumis à la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés pour élaborer le rapport constatant la vacance. C'est au vice-président, Terbèche Abderrezak, que la gestion des affaires de l'Assemblée a été confiée jusqu'à l'élection d'un nouveau président. Cette dernière devrait intervenir dans un délai ne dépassant pas les 15 jours.
Dans les couloirs de l'institution, l'ambiance était, en effet, électrique. Des députés du FLN mais également ceux issus de l'opposition étaient bien décidés à empêcher la tenue de la cérémonie de clôture. Les accès réservés aux membres du gouvernement étaient fermés. Idem pour la salle réservée traditionnellement aux journalistes.
Le ton avait été donné la veille puisque Bouchareb avait été empêché de présider une plénière. Si Affif, membre du comité central du FLN et vice-président de la commission des affaires étrangères, commentant hier cette démission, a tenu à rappeler que «des députés appartenant au FLN et à l'opposition ont exprimé leur refus de travailler avec Bouchareb et ont demandé son départ pour satisfaire une des revendications de la rue. Nous avons pris notre responsabilité historique et nous avons empêché la tenue de la session de lundi et celle d'hier. Cela a conduit à sa démission. C'est à une session plénière d'entériner la vacance pour pouvoir ensuite parvenir à élire une personne qui, nous espérons, sera loin des maux que nous connaissons et des malversations. Une personnalité qui sera irréprochable sur le plan de la moralité». A-t-il des noms en tête ' Non, dit-il, refusant de commenter l'hypothèse du retour de Bouhadja.
Lakhdar Benkhellaf, du FJD, très actif hier dans les couloirs de l'hémicycle, assure, pour sa part, que « c'est un homme qui est arrivé à la tête de l'APN de manière illégale en poussant au départ de l'ancien président de l'APN. Celui qui est arrivé à un poste de cette manière ne pouvait espérer une autre fin. Il ne lui reste plus rien à faire à l'APN. Il ne peut plus présider de séance sans compter que les députés sont bien décidés à empêcher l'accès à un gouvernement rejeté par la rue et qui n'a même pas de respect pour les députés».
Le député avance l'idée du possible retour de Bouhadja qu'il considère comme le président légitime de l'APN. Moad Bouchareb est, en effet, arrivé à la tête de l'APN en octobre dernier après s'être illustré par une opération «cadenas», empêchant le président de l'époque d'accéder à son bureau et le forçant à la démission. Huit mois plus tard, il subit le même sort, quittant par la petite porte l'APN.
N. I.


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