'Citoyenneté, droit syndical et dialogue social', le thème est un peu trop vaste pour être résumé en quelques heures de débat, mais ceci ne réduit nullement l'importance du sujet choisi par la Fondation Friedrich-Ebert qui a accueilli, hier à Alger, des représentants de la société civile. Le débat sur une telle question est d'une importance certaine, notamment en cette période où la société algérienne, sinon la citoyenneté traverse une période cruciale.
Le contexte régional actuel, marqué par les 'révoltes populaires', interpelle les Algériens à privilégier davantage le dialogue social à même d'éviter une crise profonde. Tel est le message que voulait faire passer
M. Lahlou Kacimi, présenté comme consultant, modérateur de ce débat initié par l'organisme allemand, sous la responsabilité de Mme Nawel Guellal. Soulignant les vertus 'incommensurables' du dialogue, M. Kacimi a ainsi appelé à 'éviter cette revendication violente, et à tirer les leçons du passé (')'. Allusion faite à la crise, résultat de la violence, générée par le Printemps arabe. Si M. Kacimi reconnaît la réalité que pour arracher la liberté et la démocratie qu'il faut souvent 'laisser des plumes' se référant à la formule connue qu''il n'y a rien pour rien', il juge qu''avec le dialogue, on ne laisse pas même un poil'. Un raisonnement qui paraît à priori logique.
Cependant, le conférencier a cruellement manqué d'arguments. Voulant plaire à la fois au pouvoir et à l'opposition, M. Kacimi juge, aujourd'hui, que des espaces de dialogue sont offerts à toutes les catégories de citoyens et que ces derniers doivent en profiter pour s'y exprimer. Pour lui, désormais, 'il faut être raisonnable pour ne pas bloquer la citoyenneté d'avancer', en soutenant que le contexte actuel est 'favorable au changement'. Pour étayer ses propos, il rappellera les 'réformes' annoncées par le président de la République, dont la révision des lois. À ses yeux, c'est déjà 'une avancée' dans le dialogue social.
Ceci avant de justifier toutes les 'exactions et autres dépassements' dont le pouvoir est souvent accusé. Ces 'abus' du pouvoir que les différents intervenants au débat dont le représentant de SOS disparus, celui du Snapest, ou encore le jeune militant de la CNCD, n'ont d'ailleurs pas manqué de remettre en cause à cette occasion. Plus percutants, ces représentants de la société civile ont à l'unanimité souligné que 'la citoyenneté reste otage des pratiques du pouvoir'. Contrairement au modérateur du débat qui a habilement éludé toutes les questions, les intervenants, eux, accusent ouvertement le pouvoir d'être le 'seul responsable' de tous les maux que vit notre société.
Farid Abdeladim
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Posté Le : 30/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid Abdeladim
Source : www.liberte-algerie.com