Algérie

Cités universitaires d'El Kseur : Les étudiants dans l'inconfort



Si les cités universitaires de Barchiche, un quartier périphérique d'El Kseur, ont mis un terme au problème d'hébergement qui se pose à chaque rentrée à l'université Abderahmane Mira de Béjaïa, les conditions de vie des résidants sont loin d'être idéales. Dès l'inauguration de la cité Barchiche 1, l'an dernier, un nombre inouï de rixes a été enregistré dans le coin. Des confrontations impliquant des étudiants et les jeunes du quartier. Depuis, le quotidien des étudiants et étudiantes est devenu difficile. Outre les incursions d'étrangers dans la résidence, les étudiants sont aussi harcelés en permanence à l'extérieur. « On m'a déjà provoqué maintes fois sur le chemin de la cité », raconte un membre du comité des étudiants. Pourtant, l'installation dernièrement, d'un commissariat à proximité de ladite cité a nettement fait régresser le risque d'agressions. Certains, sachant que les riverains étaient contre la réalisation de ces cités U, pensent que l'environnement n'accepte pas encore l'installation des étudiants sur les lieux.Les deux autres cités, implantées à l'autre extrémité de Barchiche, ne sont pas épargnées. Les nouveaux bacheliers qui y sont affectés se plaignent également. Seule Barchiche 2 est équipée en restaurants U. Une grande partie de Barchiche 3 est en chantier. Ici, les blocs des filles ferment à 21h30 « par mesure de sécurité ». Quant aux garçons, ils sont appelés à être vigilants et assurer eux mêmes leur propre sécurité. La DOUB (Direction des 'uvres universitaires de Béjaïa) a, en l'occurrence, fait appel à des sociétés de sécurité privées. Ces dernières mettent en place un nombre insuffisant d'agents. « J'ai dû laisser le resto dont j'étais chargé pour m'occuper de la clôture » se plaint un agent de sécurité.Des adolescents ont carrément coupé les barreaux de la clôture et adressent des injures aux résidants, nous raconte-t-on. Cependant, les habitants de la localité refusent de parler d'insécurité et de harcèlement des étudiants, tout en reconnaissant l'existence d'un sentiment de rejet. « Tout ceci est nouveau pour nos jeunes, ils finiront par s'habituer », minimise un père de famille. D'autres, par contre, accusent les étudiants de « tapage nocturne » et de ne pas observer le respect qu'il faut aux traditions pudiques de la région. Quoi qu'il en soit, la vie à Barchiche est un vrai parcours du combattant pour les résidants. Dès la tombée de la nuit, il est pratiquement impossible de circuler en dehors de la cité. Pas étonnant que les autres cités de Béjaïa restent à ce jour surchargées : un bon nombre de nouveau bacheliers préfèrent les vieilles chambres à huit personnes qu'une toute neuve à trois seulement parce qu'ils se sentent dans l'insécurité. D'autres encore, se résignent à rentrer chaque jour chez eux.


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