Algérie

Cité Khaïti Ahmed (Staouéli)



Cité Khaïti Ahmed (Staouéli)
La souffrance des habitants de ce quartier commence à se faire sentir avant même d'y arriver. Vu le manque de transport qui le dessert, les résidants sont obligés de parcourir un chemin isolé et sans éclairage.«Que ce soit tôt le matin ou vers la fin de la journée, des femmes, des enfants et des jeunes étudiants sont obligés de parcourir ces deux kilomètres à pied, raconte notre guide qui réside dans ce quartier depuis son enfance. Plusieurs agressions sont déplorées sur ce chemin sans pour autant inquiéter les autorités locales.» Le manque de transport aggrave encore plus la situation.Deux fourgons desservent ce quartier, dont l'un n'est en circulation que très rarement. Les élèves scolarisés au CEM de Labridja, à Staouéli, y vont tous les jours à pied.L'insouciance des autorités locales ne se résume pas seulement à l'absence d'éclairage public et au manque de transport, mais bien plus. Dès l'entrée du quartier, plusieurs problèmes sont à déplorer.L'impraticabilité de la route est le premier. Le quartier n'a pas été bitumé depuis 17 ans, soit depuis 1998. Sachant que ce quartier deviendra très coté après la réception du projet du plus grand hôpital d'Algérie, plusieurs villas ont été bâties. Faute d'un tapis de bitume et l'importance de la poussière, la plupart des propriétaires ont préféré ne pas achever leurs travaux et laisser les façades de leurs demeures recouvertes de ciment seulement.Ainsi, ils n'auront pas à subir le sort d'un de leurs voisins qui a dû refaire les peintures deux fois de suite, pour abandonner complètement cette démarche jusqu'à ce que la chaussée soit goudronnée. «Notre projet de bitumage a été détourné il y a quelques années de cela au quartier de Palm Beach, raconte Mohamed, un des résidants. Les jeunes de ce quartier avaient protesté et coupé la route. Les autorités de l'époque ont viré notre projet à Palm Beach pour calmer les protestataires. Depuis, plus rien, sauf des promesses non tenues formulées lors des campagnes électorales.»Un bidonville au c?ur de la citéPire encore, au c?ur du quartier un immense bidonville s'est installé il y a quelques années. Une cinquantaine de baraques ont été érigées au vu et au su de tous. La plupart des résidants de ce bidonville n'attendent que de bénéficier d'un logement décent dans le cadre de la campagne de relogement initiée par la wilaya d'Alger depuis juin dernier.Recensés, il vivent au milieu des rats et des déchets de toutes sortes. Malgré le passage assez régulier des éboueurs, la vie dans un bidonville génère une quantité importante de détritus. Cela, au grand dam des habitants du quartier et surtout de ceux des immeubles bâtis juste en face.En plus des nuisances occasionnées par les moustiques et autres insectes, les habitants de cette cité réalisée par l'OPGI ne sont pas raccordés au gaz de ville.Ils ont bénéficié de leurs logements en 1998 sans avoir été raccordés à ce réseau. «Nous avons contacté toutes les parties concernées, à savoir l'OPGI, Sonelgaz et l'APC, mais sans succès, s'emporte un habitant de la cité. Nous sommes à chaque fois ballottés d'une administration à une autre sans pour autant qu'une solution nous soit apportée pour nous débarrasser de la corvée du gaz butane.» Des infrastructures abandonnéesUne maison de jeunes est fermée depuis sa réception il y a près de 2 ans. Alors que les raisons de cette fermeture sont encore méconnues, cette infrastructure est en continuelle dégradation et est devenue un endroit propice aux délinquants, au trafic et à la consommation de stupéfiants. L'enceinte qui abritait le détachement des gardes communaux est abandonnée depuis des années, laissant place à l'insécurité.L'annexe de l'APC qui se trouve en plein c?ur du quartier est dépourvue des cachets de légalisation des documents.Une procédure qui ne demande qu'un peu de bonne volonté des autorités locales afin d'éviter aux habitants du quartier des déplacements inutiles au siège de la commune. «Même les imprimés ne sont pas disponibles tout le temps», rétorque Mohamed, un des résidants. D'autres commodités viennent encore à manquer, malgré la disponibilité des terrains. Entre autres un marché et un bureau de poste.Ce dernier, dont l'assiette existe et dont le projet a déjà été approuvé, n'a malheureusement pas été réalisé. «Pendant plusieurs années, il y avait une pancarte portant la fiche technique du projet, raconte amine, propriétaire d'un magasin d'alimentation générale. Vu que cette parcelle a été abandonnée, elle a été accaparée par un des habitants qui l'a transformée en jardin privé.» L'unique école primaire du quartier ne représente pas seulement un lieu du savoir, mais aussi un risque énorme pour les écoliers. Il ne s'agit pas de l'infrastructure en elle-même, mais plutôt de son entrée qui donne directement sur la route principale du quartier. L'absence de ralentisseurs et l'inconscience des automobilistes a causé nombre d'accidents.Le dernier en date a eu lieu il y a quelques semaines, où un enfant de 8 ans a été percuté par une voiture. «Nous avons demandé au directeur de changer l'endroit de l'entrée de l'école et à l'APC d'installer des ralentisseurs ou de placer un agent pour garantir la sécurité des enfants à la sortie de l'école, mais sans aucune suite», s'emporte Amine dont l'unique enfant y est scolarisé. Impossible d'avoir des informations quant à d'éventuelles solutions à cette multitude de problèmes, le P/APC de Staouéli, BelkaïdAbdelaziz, demeurant injoignable. En attendant, le cauchemar continue dans le futur plus grand quartier d'Alger.




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