Algérie

Cité Grand Rocher (Aïn Benian) : Un bidonville qui macule la zone touristique



Cité Grand Rocher (Aïn Benian) : Un bidonville qui macule la zone touristique
Certains résidants, à défaut d'appartements décents, demandent la délivrance d'actes de possession des parcelles qu'ils occupent. Une partie du littoral de la commune de Aïn Benian est maculée par un ensemble de baraques bidonvilles, surplombant l'hôtel Hammamet, une infrastructure balnéaire destinée à promouvoir l'aspect touristique de la région. Connue sous le nom de « Grand Rocher », cette cité composée de pas moins de 300 baraques fait partie d'une agglomération anarchique de 3 000 taudis, dénommée « 11 décembre 1960 ». Le minimum des commodités de vie y est assuré, selon le témoignage des habitants, mais la présence d'un tel site illicite à quelques mètres à vol de oiseau du grand bleu tombe comme un cheveu sur la soupe. D'autant que cette localité est censée être une zone touristique d'avenir.En fait, de la voie publique, sur la route menant vers El Djamila (ex-La Madrague) et la municipalité de Zeralda, les visiteurs ne manquent pas de remarquer la présence incommode de ces baraques construites en parpaing. Une image qui amoche et défigure la beauté naturelle du site perché entre mer et forêt. Si cette cité offre ce cliché lugubre et repoussant du front de mer algérois, à l'intérieur du « village », la situation n'est pas meilleure. Cela bien que les résidants affichent une relative satisfaction. En fait, ce bidonville « est raccordé au réseau électrique et les baraques sont dotées de compteurs » apprend-on auprès des habitants. Ce qui n'est pas le cas pour le réseau d'AEP, dont tous les branchements ont été effectués illicitement.Grâce à la mobilisation des résidants, constitués en comité, le réseau d'assainissement a été réalisé en deux tranches, la première grâce aux contributions des citoyens, la deuxième tranche, indiquent-ils, a été financée par la commune. Cependant, les routes restent impraticables et l'éclairage public inexistant. Nos interlocuteurs affirment qu'une demande sera introduite, dans les jours à venir à l'APC, pour la dotation de leur cité en ces commodités. « On va demander même le raccordement au gaz de ville. Tant que la plupart des baraques sont construites en dur, on n'y voit pas d'inconvénient » dira un résidant. Si le quotidien des habitants est, plus ou moins « ordinaire », le rêve de relogement continue d'effleurer les esprits des citoyens. Ils affirment avoir déposé des dossiers au niveau de la commune, mais, à ce jour, aucune réponse n'est venue de la part des autorités locales.Le dernier recensement des résidants a été effectué depuis près de trois années, indiquent-ils. Mais, entre temps, « de nouveaux arrivants ont été enregistrés et des cas de vente de terrain relevés » racontent nos interlocuteurs. Certains résidants, à défaut d'appartements décents, demandent la délivrance d'actes de possession des parcelles qu'ils occupent. Plusieurs d'entre eux ont exprimé la volonté d'y rester. D'ailleurs, force est de préciser que les habitants du « Grand Rocher » n'ignorent pas la valeur des terrains sur lesquels sont érigés leurs taudis. Toutefois la balle est dans le camp des autorités publiques qui semblent reléguer ce site au second plan de leurs priorités. Ce qui est contradictoire avec le discours prônant la promotion du tourisme à Alger.En fait, « cette localité devrait être mise en valeur et aménagée pour accueillir des infrastructures touristiques ; actuellement, elle fait plutôt fuir les visiteurs » se désole un homme d'un certain âge, rencontré dans les parages.


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