Cité Ch'Kareb. Un ancien quartier délaissé

Très connue dans la ville d'El Milia bien avant l'époque coloniale, la cité Ch'kareb, sise dans la proche périphérie du centre-ville, est réduite à une simple dechra.Au moment où dans les autres quartiers, beaucoup de projets de réhabilitation des routes, de l'AEP et des réseaux d'assainissement ont vu le jour, cette petite bourgade aux allures rurales, est toujours dépourvue de la moindre infrastructure. «Nous sommes victimes d'un ostracisme qui ne dit pas son nom», regrette un habitant. «Et puis, voyez-vous, nous n'avons même pas été conviés à la récente réunion des associations de quartiers», poursuit-il. Pour tenter de briser cet «ostracisme», les habitants se sont regroupés sous la bannière d'une association pour défendre leur droit à une réhabilitation de leur environnement immédiat.
En attendant que les responsables concernés se saisissent de ce dossier, nous apprenons que cette cité n'a bénéficié d'aucun aménagement. «Nous ne comprenons pas pourquoi on nous ignore, nous avons beau avoir demandé de simples projets, à ce jour rien n'est venu rompre notre isolement du périmètre aménagé de la ville», décrète-t-on. En l'absence de réseaux de gaz de ville, d'AEP et conduites d'évacuation des eaux usées, le quartier est loin de répondre aux normes requises. Les habitants empruntent toujours des sentiers étroits pour se rendre à leur domicile et peinent à s'alimenter en eau potable.
En cette période hivernale, le gaz butane est l'autre sujet de préoccupation de la population. Pour se chauffer, et comme partout ailleurs où le gaz de ville fait défaut, les habitants n'ont pas d'autre solution que de se lever tôt pour aller se bousculer devant les points de vente du gaz butane. Le hic, se lamente-t-on, est que le quartier n'est qu'à une centaine de mètres à vol d'oiseau du chef-lieu de la daïra. «A partir de la fenêtre de son bureau, le chef de daïra peut bien nous voir et apercevoir notre misère», ironisent des habitants.