Algérie

Cité Bentellis



Cité Bentellis
Voilà près de cinquante ans que les choses n'ont pas évolué dans certains quartiers de la proche périphérie de la ville.Elles stagnent et rien ne semble plaider pour un éventuel changement tant au niveau des mentalités qu'à celui des constructions et de ceux qui les occupent. De la dénomination coloniale de «fontaine d'eau potable» à la déclinaison orale transformée en Aïn Boutambel, la cité Bentellis, comme on l'appelle aujourd'hui, compte 540 habitations pour une population de plus de 8000 habitants. Une cité enclavée entre deux quartiers non moins importants qui sont celui des Muriers et du Chalet des Pins.Elle est donc bien éloignée cette légende de Aïn Boutambel, car aujourd'hui l'eau est arrivée dans tous les foyers et avec elle le gaz et l'électricité. Mais ce qui cause toujours problème c'est l'état des routes et celui des lieux de plus en plus dégradés sur le plan de l'hygiène notamment. Les riverains se plaignent du manque de propreté et de tous ces «petits détails» qui font le bien être de toute cité. «Nous vivons pratiquement en marge de la ville de Constantine tant nous sommes ignorés par les autorités locales et nous en payons le prix fort.La dernière opération d'amélioration urbaine qu'a connue notre quartier remonte, si mes souvenirs sont bons, au début des années quatre-vingts. En guise d'amélioration urbaine les autorités soucieuses probablement de ne pas heurter la sensibilité des prestigieux invités que doit recevoir la ville à l'occasion de la tenue de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe, lesquels invités seront logés à l'hôtel Mariott situé en face de notre cité, ont décidé récemment de badigeonner les façades de nos modestes habitations», nous dira Fatah, membre du comité du quartier Bentellis.Notre guide explique aussi l'état d'ame qui règne parmi les riverains : «Nous vivons dans l'expectative. Nous ne savons toujours pas si l'on va bénéficier, à l'instar des quartiers mitoyens de Djnane Etchina, ou de l'avenue de Roumanie d'une opération de recasement dans le cadre du plan de modernisation de la ville, dont on n'entend plus parler d'ailleurs». adieu le recasement !En effet, cette cité devait être démolie dans le cadre de l'aménagement du «grand Bardo», un quartier regroupant plusieurs cités dont celle de l'avenue de Roumanie, où devaient être éradiquées plusieurs sites précaires pour réaliser un parc urbain. Mais avec l'installation de Hocine Ouadah à la tête de la wilaya de Constantine, et le début de la crise financière en Algérie, l'idée semble abandonnée au profit du maintien de la cité Bentellis en procédant à des opérations de réhabilitation et d'aménagement, projet d'ailleurs confié à l'URBACO. Un quartier où en plus des petites habitations entassées les unes sur les autres, nous retrouvons quelques villas d'aspect plutôt cossu, bâties sur deux, voire trois étages. Ce sont précisément ces habitations où les demandeurs de logements à louer ont le plus de chance de dégoter un minuscule F2 au milieu d'une bonne douzaine de locataires.Pour les jeunes de Bentellis, seuls existent quelques menus travaux de débrouille au niveau du stade Hamlaoui ou de la gare routière qui se trouvent juste en face de cette cité.




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