Algérie

Cirta fête ses champions



Hier, tôt le matin, les marques d'une nuit peu ordinaire jonchaient encore les carrefours de l'antique Cirta. Trottoirs et chaussées étaient encore bondés de bâtonnets de feux d'artifice consumés et autres fanions égarés par insouciance tant le ravissement délirant des milliers de Sanafir avait atteint son paroxysme. C'est que la marée déferlante verte et noire qui a envahi la ville quelques heures auparavant y a laissé ses empreintes. Comme ressuscité, c'est un véritable volcan qui a rejailli du Vieux Rocher, répandant sa lave aux moindres recoins de la cité et ses étincelles à ses abords, et ce, dès le coup de sifflet final qui résonnera depuis la ville des Roses, dans le creux des gorges du Rhumel. Inaccessible jusqu'à une heure tardive de la nuit, le centre-ville est demeuré flamboyant aux couleurs joyeuses des feux d'artifice incessants. Des files interminables de voitures, fourgons et motos, parés des couleurs du club, sont immobilisées sur plusieurs centaines de mètres par les inconditionnels qui se sont entassés place du 1er-Novembre et en face de leur fief fétiche jouxtant le palais de la culture Mohamed-Laïd-El-Khalifa. Pour ceux-là, point de répétition des longs agencements "lyriques" qu'ils s'ingénient à composer en chaque circonstance. La soirée était plutôt vouée à l'explosion de joie. Leur dernière trouvaille : "Dinaha h'lal", allusion faite au mérite du club qui n'aura pas eu recours au jeu de coulisses pour décrocher le titre. Sous peu, ils avaient pourtant adopté pour slogan : "Nediouha draâ" plus explicitement : "Nous gagnerons le titre de force", alors qu'il y a juste une année, puisqu'ils étaient proches de la relégation, leur devise fut : "N'ta mahboul, CSC ettih !" (seul un fou présagerait de la relégation du CSC). Une joie qu'ils ont donc attendue depuis 21 ans et qui leur a souri enfin dans une sorte de gratification pour l'exemplarité du parcours accompli. Et d'exemplarité, celle de la galerie des Sanafir dont la popularité "transcende" les frontières du pays, aura été l'atout gagnant du CSC cette saison. Peu "clean" il y a quelques années, la réputation des inconditionnels des Sanafir s'est métamorphosée en véritable galerie de rêve, celle dont tous les clubs aimeraient disposer. Des fans qui ont marqué leur présence et attesté de leur soutien aux joueurs, au staff technique et à l'équipe dirigeante dans les moments difficiles de doute et lors des passages à vide du club cette saison. Mieux, leur antre, le stade du Chahid Hamlaoui, jadis redouté par les supporters des équipes adverses, était devenu ces dernières années, l'une des arènes les plus hospitalières tant pour les équipes antagoniques que leurs fans.Ce sont, en effet, autant d'attitudes qui ont favorisé une réelle stabilité de l'équipe qui s'est rarement plainte cette saison de troubles extrasportifs dans l'environnement immédiat du club. Et au bout du compte, un sacre mérité et une expérience à méditer pour les ténors du football national en perte de vitesse. Les scènes de liesse qu'ils ont offertes samedi soir à toute la ville de Constantine, entraînant dans leur ruée enfants et pères de famille dans une parfaite bonhomie et symbiose, y compris avec les services de l'ordre qui ont veillé tard pour parer à tout débordement, témoignent de la maturité acquise par les Sanafir.
K. G.
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