Algérie

Cirque Amar, Il Florilegio à Béjaïa, Algérie



Cirque Amar, Il Florilegio à Béjaïa, Algérie


Des animaux exotiques, des acrobates, des équilibristes, de la magie, du suspens et du rire dans deux heuresde spectacle quotidien.


«Mesdames et messieurs, attention ! Attention ! Voici l’animal le plus terrible sur terre !». Deux tigres blancs, les yeux bleus, la démarche souple et royale, un beau pelage, et deux autres à la fourrure rousse, dense au cou, le pas nonchalant, aussi beaux que les blancs, sont en piste. Le cirque Amar, ou El Florilegio, est revenu à Béjaïa avec de nouveaux «stars» dans sa ménagerie itinérante, grande et lourde.

Sous le grand chapiteau, planté le 6 janvier dernier à proximité du siège de la wilaya, les spectacles chorégraphiés donnent des décharges d’adrénaline et imposent l’écarquillement des yeux. Aux ordres et aux signes du fouet de M. Octavio, le dresseur, les félins sont plutôt coopératifs. On enlève les grilles et place aux funambules, une bande joyeuse d’équilibristes qui dansent et s’aventurent sur un fil, à une dizaine de mètres de hauteur. Sans protection et presque au dessus du public dont on a fait déplacer, momentanément, la partie la plus exposée.

Comme quoi les conditions de sécurité ne sont pas ce qu’elles devraient être. Il faut heureusement compter avec l’adresse et la maîtrise des Johnny, Louis, et les autres équilibristes qui dansent, qui sautent, qui avancent, qui reculent, qui roulent en vélo, … et qui donnent des sueurs en feignant des déséquilibres. Des moments de suspens qu’amplifient des roulements de batterie. Et cela fait partie du spectacle.

L’hippopotame nonchalant

Des «avaleurs de feu» masqués entrent en scène et suit une cage voilée d’où sort deux belles femmes. Le public est alors installé dans une atmosphère indoue où se place un charmeur de serpent. A son cou un gros et lourd anaconda, non venimeux (heureusement !). Au cérémonial viennent se joindre deux crocodiles au gabarit tout juste moyen pour que le dresseur se permette de se mesurer aux puissantes mâchoires de l’un d’eux.

Le temps d’un exercice de contorsion féminin, non sans grâce et finesse, une jeune femme dans l’habit d’un lézard voltige par la seule force de sa…chevelure par laquelle elle est attachée du haut du chapiteau. Fou numéro aérien. Retour au sol. La femme finit dans une boîte vitrée étroite qu’elle partage avec des serpents de toutes couleurs. Ce qui parait être un serpent roi, un petit python tacheté,…sont plutôt calmes.

Pour ceux qui n’ont pas la phobie des reptiles, ces ophidiens font partie des NAC (les nouveaux animaux de compagnie). Ce n’est pas le cas pour ceux parmi les spectateurs qui ont exprimé l’ophiophobie (la peur des serpents) au moment du passage de l’anaconda porté par des bras pour faire le tour du public. Changement total d’atmosphère. Sur une musique rock’n’roll d’Elvis, arrive le clown qui joue un drôle de garçon de salle qui doit servir une belle cliente.

Un numéro classique, mais hilarant. Changement de décor : un beau pur-sang arabe aux pas dansants, tout autour des hommes habillés en bédouin. Les animaux se suivent. Trois zèbres devanceront un vieil hippopotame, nonchalant comme personne. Vu son poids, on ne lui demandera pas plus que de s’efforcer à se montrer au public.

Pas plus que pour l’impétueux bison américain qui foule pour la première fois le sol bougiote. Puis retour du clown qui fait participer, cette fois-ci, des jeunes hommes du public à son, vieux, numéro de chaises. Le temps d’un jeu d’ombres avec les mains et c’est l’entracte de vingt minutes. On ne se bouscule pas trop au stand des pop-corn, chips, barbes à papa,…. Les tarifs sont trop chers.

Tourbillon d’enfer

Autant reprendre le spectacle. Le magicien avec son numéro de la femme sortie indemne d’une boîte «poignardée» en longueur et en largeur étonne les enfants tandis que le «monteur de l’échelle», lui, bluffe le public avec son agilité et équilibre en montant et descendant une échelle debout sur ses seuls pieds. Revoilà le clown, encore plus drôle. Et revoilà aussi le magicien qui succède à un jongleur, mais cette fois-ci, suspendu à une sangle aérienne, pour faire étalage de son adresse et dextérité.

Et le plus périlleux est pour la fin : les Dorios, les motards de l’extrême qui roulent, bourdonnant comme des guêpes, dans l’exiguïté d’une boule métallique. Il faut dire que le jeune homme du public désigné pour se mettre au milieu de ce tourbillon d’enfer, sans la moindre protection, a couru un grand risque.

Beaucoup de numéros en somme mais dont certains ont déjà été joués à Béjaïa. Le cirque Amar en a bien d’autres. On ne verra pas, par exemple, les camélidés, les éléphants, le pirate et les envols de ses perroquets, et les propulsions de l’homme canon. Baptisé «Sublime», ce spectacle 2015 du cirque Amar est l’une des rares sorties de détente pour ceux qui ont les moyens de le faire. Parce que les tarifs sont hors de portée des petites bourses. Cirque Amar est encore à Béjaïa jusqu’au 24 janvier pour un spectacle quotidien à 18h, et biquotidien les week-ends (15h). 



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