Circulez, y a plus rien à voir '

On va tester l'intimidation et voir si la répression va avoir raison de la détermination de la rue. Retour à la case départ ' Tout effacer et tout recommencer ' Faire comme si les Algériens n'avaient jamais rien exigé ' A quoi pense le pouvoir ' Sans vouloir jouer les rabat-joie, je me demande si ma jeune voisine n'a pas eu la bonne intuition. Premier revers pour les marcheurs algériens, la confirmation de Bensalah comme Président par intérim.Le second, empêcher les étudiants de marcher au-delà de la Grande-Poste et on a tenté de les disperser à coups de grenades lacrymogènes et de canons à eau. L'armée, qui se dit garante de la volonté du peuple, aurait-elle décidé de siffler la fin de la partie ' Aurait-on en haut lieu toléré toutes ces marches, histoire d'offrir un soupçon de récréation aux algériens avant de les renvoyer chez eux ' Et comment ces derniers vont-ils réagir ' Vont-ils renouer avec leurs frustrations et retourner à des préoccupations bassement matérielles sous l'?il vigilant de ceux qui, à l'ombre de l'autorité, n'avaient pas vu venir la vague de protestation ' Comme l'avaient programmé les tenants de la décision qui ont peut-être fait mine de lâcher du lest, sans jamais renoncer à exercer leur autorité sur un pays qui ne connaît que cela ' Ma jeune voisine n'était pas la seule en vérité à se sentir mal au vu de ce qui se tramait ici et là. J'aurais cru que Bensalah, ni très jeune ni en excellente santé, pas très friand de ce genre de situation, n'aurait pas couru l'aventure. J'aurais cru qu'au regard de ce qu'une majorité d'Algériens réclament avec insistance depuis maintenant huit semaines, il aurait demandé à rentrer à la maison pour ne pas subir foudre et insultes. Et voilà que non ! Sauf si on l'a obligé à acquiescer, le temps de signifier à l'Algérie d'en bas qu'elle ne peut pas avoir le dernier mot et qu'il n'est pas envisageable que soient satisfaits ses appels ' Certains animateurs du mouvement se sont fait plus discrets ces dernières semaines. Pourquoi ont-ils déserté les plateaux télé '
Déception et colère, là où on ne sent aucune résignation ni une quelconque intention de lâcher prise.
M. B.