Algérie

Circulation, rien ne va plus sur la corniche



La routenationale n°2 desservant la corniche a été fermée, dès hier, dans le sens AïnEl-Turck/Oran, au grand dam des usagers qui ont souffert le martyre pourrejoindre leur travail, leur école ou leur domicile. Motivée, selon ladirection des Travaux publics, par l'impératif «sécurité» que requièrent lestravaux de fortification de la falaise surplombant la corniche, la fermeture decelle-ci a causé plus de problèmes qu'elle en a résolus, si tant est que cettemesure eut été inévitable.  Dès 7h, les automobilistes qui se dirigeaientvers Oran ont été surpris par des panneaux de signalisation indiquant «routefermée pour travaux», implantés au giratoire de Roseville, à Mers El-Kébir. Là,des motards s'affairaient à faire dévier le flux de véhicules vers la cornichesupérieure, un chemin de wilaya, plutôt un sentier rétréci, raide etcomplètement dégradé. Pris au dépourvu, dans la confusion totale, les nerfs àvif, les automobilistes n'avaient d'autres choix que de faire le long et nonmoins tracassant détour qui serpente dans la montagne pour déboucher à Oran viale lieu-dit «Coca» ou Sidi El-Houari et Ras El-Aïn, soit un parcours sinueux,plein de dangers, d'autant qu'il pleuvait abondamment, hier, avec un épaisbrouillard dans les hauteurs. Plusieurs accidents, heureusement sans gravité,ont eu lieu d'ailleurs et plusieurs voitures sont tombées en panne, dont unconvoi militaire, à cause de l'état très détérioré de la chaussée qui n'a dechaussée que le nom, puisque la vieille couche de bitume qui revêtait cetteroute est entièrement décortiquée aujourd'hui faute d'entretien, ce qui a crééun embouteillage quasi inextricable, en l'absence d'agents de la circulationpour dégager la voie. Pris en otages par cette décision de fermer la très fréquentéeroute des tunnels, les usagers des transports en commun ont été les plus léséspuisque les transporteurs, bus et taxis, ont décidé de geler leur activité car,avancent-ils, «la route de la corniche supérieure est inadaptée pour letransport collectif». D'aucuns ne peuvent leur donner tort car, il est vrai, unchauffeur de bus ne peut pas se risquer, avec une centaine de voyageurs à bord,dans une route aussi dangereuse. Ainsi, tous les transporteurs de la ligne 14(Mers El-Kébir/Oran) et de la corniche (Aïn El-Turck/Oran) ont décidé de cesserleurs prestations et d'immobiliser leurs véhicules tant que la route principale(la corniche inférieure) ne soit pas rouverte. Conséquences: des centaines,voire des milliers de citoyens sont restés amassés, hier, sur les arrêts.Désespérés de voir venir un bus ou un taxi, plusieurs citoyens, hommes etfemmes, adultes et enfants, n'ont eu d'autres choix que d'aller à pied de MersEl-Kébir à Oran, soit une distance de 7 km, non sans prendre un risquepuisqu'il n'existe pas de bas-côté réservé aux piétons sur cette route donnantsur la mer. Une randonnée pédestre forcée, qui n'a rien de plaisant. L'occasionfait le larron et la situation a profité aux transporteurs clandestins qui ontaugmenté leur tarif à 300 dinars, voire 400 dinars, la place. Au fort de lacrise, entre 8 et 11h pratiquement, une course Aïn El-Turck/Oran a atteint les1.000 dinars!  «On dirait que les responsables qui ontdécidé de fermer à la circulation la corniche jusqu'à fin mai ne sont pas conscients.Comment peut-on fermer une route à grand trafic durant une aussi longue périodesans avoir préparé la voie alternative, en l'élargissant et en la revêtant?»,se demande cet infirmier au CHU d'Oran, rencontré à l'arrêt de bus de MersEl-Kébir, en colère car ayant manqué son travail. A côté de lui, une étudianteà l'USTO, rongée par la peur de rater ses cours et examens si la situationvenait à perdurer. Plusieurs citoyens interrogés n'ont pas pu retenir leurcourroux et leur désarroi suite à la fermeture de la route par les autorités,qu'ils interpellent pour annuler la décision et revenir à la formule de lacirculation alternée qui était en vigueur.  «Quand il y avait une circulation alternée,c'est-à-dire un passage tour à tour, nous devions attendre un peu, ça circulaittant bien que mal mais ça circulait quand même. Mais aujourd'hui, ça ne circulepas du tout. C'est le remède qui est pire que le mal», lâche une femme, qui n'apas pu rendre visite à sa soeur admise à l'hôpital d'Oran. Les usagers, engénéral, espèrent que leurs doléances auront un écho auprès des responsablesconcernés, le wali en premier lieu, et que la décision de fermeture de la routesera levée aujourd'hui.


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